
Impôts : un peu de discrétion…

Resserrer l’information pour éviter les usages détournés
Pour rappel, il vous est possible d’obtenir un certain nombre de renseignements sur l’impôt dû par une personne, sous réserve que vous soyez domicilié fiscalement dans le même département et que vous dépendiez de la même direction départementale des finances publiques.
L’administration fiscale tient en effet à disposition des personnes de leur ressort la liste des assujettis à l'impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés.
Si ce principe d’accès à l’information n’est pas remis en question, le Gouvernement est venu en revanche resserrer les données susceptibles d’être communiquées.
Depuis le 30 mars 2024, il n’est plus possible d’obtenir l’adresse d’une personne ni son revenu imposable. Cette dernière donnée a été remplacée par le revenu fiscal de référence. En revanche, vous pourrez toujours obtenir :
- le nom et la première lettre du prénom de la personne ;
- le nombre de parts correspondant à sa situation et à ses charges de famille ;
- le montant de l’impôt mis à sa charge.
Notez qu’il vous faut toujours vous déplacer à la direction départementale des finances publiques dont vous dépendez et faire une demande écrite dans laquelle vous vous engagez à ne pas communiquer ces informations.
La publication ou la diffusion de ces informations exposent, en effet, à une amende du montant de l’impôt dévoilé et, le cas échéant, à des poursuites pénales.
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RGPD et violations de données : retour sur les 5 dernières années…

RGPD : un point sur l’évolution des violations de données personnelles en France
Adopté en 2016 et entré en application en 2018, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) s’est imposé comme un texte majeur. Un texte qui, à l’époque, a suscité beaucoup de discussions et d’inquiétudes.
Mais un texte qui a néanmoins permis de faire prendre conscience au grand public de la valeur des données personnelles et des risques associés.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), autorité administrative chargée de la bonne application du RGPD en France a décidé de marquer les 5 ans du règlement en proposant un bilan chiffré des violations de données personnelles dont elle a eu connaissance durant cette période.
La Commission rappelle qu’on entend par violation de données la « perte de disponibilité, d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, que son origine soit accidentelle ou la conséquence d’une action malveillante ».
Ainsi, entre mai 2018 et mai 2023, ce sont 17 483 violations de données qui ont été signalées à la CNIL.
Des signalements qui n’ont pas cessé de croître sur cette période, ce qui laisse entrevoir un nombre important d’atteintes aux données, mais également une meilleure connaissance et prise en compte du RGPD par le grand public.
La CNIL note également que de façon constante depuis 2018, les actes malveillants externes sont à l’origine de près de 55 % des violations de données signalées, alors que les erreurs humaines internes n’en représentent que 20 %. Quant aux violations d’origines inconnues, elles représentent une part importante des cas restants.
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Données personnelles et intelligence artificielle (IA) : la CNIL recommande 2 normes ISO

Des normes pour protéger les données personnelles !
En matière de sécurité informatique, il existe 2 normes internationales :
- la norme ISO/IEC 27001, qui certifie un « système de management de la sécurité de l’information » ;
- la norme ISO/IEC 27002, qui détaille les bonnes pratiques pour la mise en œuvre des mesures de sécurité nécessaires.
Pour compléter ces normes et afin de renforcer la protection des données personnelles, la CNIL recommande la lecture de 2 normes ISO (attention, l’accès est payant).
En premier lieu, la norme ISO/IEC 27701, qui a vu le jour en 2019 et définit :
- un « système de management de la protection de la vie privée » étendu pour inclure les particularités des traitements de données personnelles :
- détermination du rôle de l’organisme à certifier (responsable de traitement, sous-traitant) ;
- gestion unifiée des risques informatiques pour l’organisme et des risques pour la vie privée des personnes, désignation d’un responsable pour la protection de la vie privée ;
- sensibilisation des personnels, classification des données, protection des supports amovibles, gestion des accès et chiffrement des données, sauvegarde des données, journalisation des événements ;
- conditions des transferts de données, protection de la vie privée dès la conception et par défaut (privacy by design and by default), gestion des incidents ;
- conformité aux exigences légales et réglementaires, etc. ;
- des mesures spécifiques aux traitements de données personnelles, en tenant compte du rôle de l’organisme (responsable de traitement, sous-traitant, sous-traitant de sous-traitant) :
- principes fondamentaux : finalité de traitement, base légale, recueil et retrait du consentement, inventaire des traitements, évaluation des impacts pour la vie privée ;
- droits des personnes : information, accès, rectification, suppression, décision automatisée ;
- protection de la vie privée dès la conception et par défaut (privacy by design and by default) : minimisation, dé-identification et suppression des données, durée de conservation ;
- contrats de sous-traitance, transferts et partage de données.
En complément, la CNIL recommande la lecture de la norme ISO/IEC 42001, qui a été publiée en décembre 2023, et qui définit un « système de management pour l'intelligence artificielle » destiné aux organismes qui fournissent ou utilisent des systèmes d’intelligence artificielle (IA).
Cette norme s’attache à décrire le processus pour gérer les préoccupations liées à la fiabilité des systèmes d'IA : sécurité, sûreté, équité, transparence, qualité des données et des systèmes tout au long du cycle de vie.
En outre, elle donne des mesures opérationnelles et des recommandations pour les mettre en œuvre.
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« Pass’colo » : une aide financière pour les vacances des enfants

« Pass’colo » : un soutien financier sous conditions
Le « Pass’colo » est un dispositif mis en place par l’État pour favoriser le départ en colonie de vacances des enfants durant l’année civile de leurs 11 ans (en cette année 2024, l’enfant doit donc être né en 2013).
Pour pouvoir bénéficier de cette aide, il faut choisir une colonie éligible au dispositif… dont la liste sera dévoilée le 15 avril 2024 !
Le montant de l’aide financière est ensuite calculé en fonction de votre quotient familial (QF), selon la grille suivante :
- QF mensuel du foyer inférieur ou égal à 200 € : 350 € ;
- QF mensuel du foyer compris entre 201 et 700 € : 300 € ;
- QF mensuel du foyer compris entre 701 et 1 200 € : 250 € ;
- QF mensuel du foyer compris entre 1 201 et 1 500 € inclus : 200 €.
Concrètement, l’aide sera directement déduite du prix du séjour. Il appartiendra ensuite aux organisateurs des colonies de demander le remboursement de la somme correspondant au « Pass’colo » à la Caisse nationale des allocations familiales dès la fin du séjour de l'enfant et au plus tard le 31 janvier de l'année suivante.
Notez que le Pass'colo ne peut être utilisé qu’une seule fois par enfant et seulement pendant les vacances scolaires. Toutes conditions remplies, il est cumulable avec les autres aides aux vacances.
Enfin, sachez qu’en cas de non-utilisation du Pass’colo l’année des 11 ans, il peut être reporté une fois, pour être mobilisé l’année des 12 ans de l’enfant.
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Revalorisation du RSA : quelle conséquence en cas de saisie sur salaire ?

Une revalorisation du RSA applicable depuis le 1er avril 2024
Pour rappel, dans le cadre d’une saisie sur rémunération, la loi oblige à laisser à disposition du salarié une somme dite « absolument insaisissable ».
Cette fraction correspond au montant forfaitaire du revenu de solidarité active (RSA) pour un allocataire seul.
Et justement ! Le Gouvernement nous fait savoir que ce montant forfaitaire a fait l’objet d’une revalorisation à hauteur de 4,6 % (par rapport à 2023).
Ainsi, depuis le 1er avril 2024, le montant forfaitaire du RSA pour une personne seule est de 635,71 €.
En conséquence, la part absolument insaisissable s’élève elle aussi désormais à 635,71 €, contre 607,75 € jusqu’alors.
Attention : si ce montant est revalorisé en France et dans les départements d’Outre-mer, notez qu’il diffère à Mayotte où il s’élève désormais à 317,86 €.
Notez que cette revalorisation à hauteur de 4,6 % concerne également d’autres prestations sociales, telles que la prime d’activité, l’allocation aux adultes handicapés ou encore l’allocation de solidarité spécifique…
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Un guichet d’aide au paiement des factures de gaz et d’électricité version 2024 !

Guichet d’aide 2024 = guichet d’aide 2023 (ou presque…)
Pour rappel, le guichet d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz apporte un soutien financier aux entreprises de taille intermédiaire (ETI) grandes consommatrices d’énergie particulièrement affectées par les conséquences économiques et financières de la guerre en Ukraine en raison de la hausse des coûts d’approvisionnement de l’électricité.
Éligibilité : une ETI…
Sont éligibles les personnes morales de droit privé qui :
- résident fiscalement en France ;
- emploient moins de 5 000 personnes et ont un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’€ ou un bilan n’excédant pas 2 milliards d’€ : ces conditions sont applicables au groupe auquel appartient, le cas échéant, la société ;
- sont créées au plus tard le 30 juin 2023 ;
- ont au moins un contrat de fourniture d’électricité en vigueur en 2024 signé ou renouvelé avant le 30 juin 2023.
Les associations sont, comme en 2023, éligibles au dispositif à condition d’être assujetties aux impôts commerciaux ou d’employer au moins un salarié.
Notez qu’il existe toujours des critères d’exclusion. Ainsi, les entreprises ne pourront pas se prévaloir du guichet d’aide si elles :
- bénéficient de l’amortisseur électricité ;
- exercent une activité d’établissement de crédits ou financier ou dans le secteur de l’énergie ;
- bénéficient déjà, au niveau du groupe, d’un montant d’aide :
- supérieur à 2 250 000 € au titre de l’encadrement temporaire de crise et de transition ;
- 280 000 € pour les entreprises exerçant dans le domaine de la production agricole primaire ;
- 335 000 € pour les entreprises des secteurs de la pêche et de l’aquaculture ;
- font l’objet de sanctions adoptées par l’Union européenne ou si elles appartiennent à des personnes ainsi sanctionnées ;
- sont en procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire ;
- ont une dette fiscale ou sociale impayée au 30 septembre 2023, à l'exception de celles qui, à la date de dépôt de la demande d'aide, ont été réglées ou sont couvertes par un plan de règlement. Notez qu’il n'est pas tenu compte des dettes fiscales inférieures ou égales à 1 500 € ni de celles dont l'existence ou le montant font l'objet, au 1er janvier 2024, d'un contentieux toujours en cours.
… grande consommatrice d’électricité
Ce dispositif reste centré sur les ETI grandes consommatrices d’énergie, c’est-à-dire que leurs dépenses d’énergie représentent :
- au moins 3 % soit du chiffre d'affaires réalisé respectivement les mêmes mois de la période de référence ou du chiffre d'affaires réalisé au cours du même mois de la période de référence ;
- au moins 3 % du chiffre d'affaires de la période de référence, ramené respectivement à la durée de la période éligible ou d'un mois.
Quelle aide ?
Le guichet d’aide pour 2024 fonctionne comme celui mis en place pour 2023 : la consommation d’énergie de l’ETI pour une période donnée est comparée à celle d’une période de référence. L’aide correspond à 50 % des surcoûts d’électricité par rapport à 300 € / MWh, à condition que l’excédent brut d'exploitation (EBE), au cours de la période éligible considérée, soit en diminution ou négatif par rapport à la période de référence.
Périodes de référence et périodes éligibles
Les périodes prises en référence sont déterminées en fonction de la date de création de l’ETI :
- du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2021 pour les entreprises créées au plus tard le 31 décembre 2020 ;
- du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2022 pour les entreprises créées entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2021 ;
- du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2023 pour les entreprises créées entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2022 ;
- du 1er juillet 2023 au 31 décembre 2023 pour les entreprises créées entre le 1er janvier 2023 et le 30 juin 2023.
Les périodes éligibles correspondent aux trimestres.
Dates de dépôt
Les ETI devront déposer leur dossier par voie dématérialisée selon le calendrier suivant :
- au titre des mois de janvier, février et mars 2024, entre le 15 avril 2024 et le 31 juillet 2024 ;
- au titre des mois d'avril, mai et juin 2024, entre le 15 juillet 2024 et le 31 octobre 2024 ;
- au titre des mois de juillet, août et septembre 2024, entre le 15 octobre 2024 et le 31 janvier 2025 ;
- au titre des mois d'octobre, novembre et décembre 2024, entre le 15 janvier 2025 et le 30 avril 2025 ;
- pour les régularisations des dépenses d'électricité au titre des mois de janvier à décembre 2024, entre le 15 janvier 2025 et le 30 septembre 2025.
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Intelligence artificielle générative : quelles opportunités et quels cas d’usage pour les TPE / PME ?

IAG et TPE / PME : un besoin d’accompagnement…
Depuis quelques mois, l’intelligence artificielle générative (IAG) fait beaucoup de bruit, des experts attendant d’elle qu’elle aide les entreprises à gagner en productivité et à améliorer leurs performances.
Des gains qui se font attendre pour les TPE / PME… Une enquête menée par Bpifrance révèle, en effet, que seules 3 % en font un usage régulier et 12 % un usage occasionnel.
En outre, l’utilisation (régulière ou occasionnelle) varie fortement selon les secteurs :
- 24 % dans le secteur des services ;
- 12 % dans l’industrie ;
- 11 % pour le commerce ;
- 5 % dans les transports ;
- 4 % dans la construction.
Pourquoi ces chiffres sont-ils aussi bas ?
Les dirigeants qui ont participé à l’enquête ont fait part de leur difficulté à comprendre les usages qu'ils pourraient avoir de cette nouvelle technologie pour développer leur activité et ont souligné la nécessité de les aider à monter en compétences.
Parmi les craintes des dirigeants, il y a celle d’une mauvaise utilisation par leurs collaborateurs (partage de données confidentielles, manque de vérification des réponses données par les outils, etc.).
Pour autant, dans le même temps et selon une étude Ifop / Talan, 68 % des Français qui utilisent l’IAG dans le cadre professionnel ne le déclarent pas à leur supérieur. D’où la nécessité que les salariés et les dirigeants dialoguent sur ce sujet…
Une autre problématique évoquée est la difficulté à imaginer les cas d’usages au sein de l’entreprise. Selon la plupart des dirigeants interrogés, les usages de l’IAG sont cantonnés à des activités qui ne sont pas leur cœur de métier, comme :
- la recherche, la collecte et l’analyse de données ou d'informations ;
- la génération de contenus écrits divers : mails, comptes-rendus, reportings, formations, etc. ;
- la traduction ;
- la génération de contenus visuels divers : posts pour les réseaux sociaux, images, sites internet, etc.
Pour autant, il existe bel et bien des premiers cas d’usages pour les TPE / PME, dont l’enquête se fait l’écho :
- prospection commerciale : vente et génération de prospects, communication et marketing adapté par segment client, etc. ;
- assistance en programmation et codage ;
- relecture et vérification de conformité ;
- aide à la décision : production de reportings décisionnels, reportings de production, etc.
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Revenus disponibles = impôt disponible ?

Parce que sa société a connu quelques difficultés de trésorerie en fin d'année 2023, un dirigeant associé décide de ne pas prélever sa rémunération et la laisse en compte courant pour ne pas aggraver la situation.
Au moment de préparer sa déclaration de revenus, il s'interroge.
Parce que l'impôt sur le revenu vise les revenus « perçus » en 2023, doit-il tenir compte des revenus qu'il a placé en compte courant ?
La bonne réponse est... Oui
Par principe, l’impôt sur le revenu vise les revenus que vous avez effectivement perçus, ainsi que ceux dont vous avez eu la disposition au cours de l'année d’imposition. Cette règle s'applique, quel que soit l’usage qui est fait de ces revenus. Elle s'applique également même si vous n'avez pas effectivement perçu l'argent...
C'est ainsi que pour un dirigeant associé, des revenus non perçus, mais inscrits en compte courant ou dans un compte de charges à payer n'en demeurent pas moins disponibles, et donc imposables.
Toutefois, cette règle ne s’applique pas si le dirigeant est en mesure de prouver qu’il lui est absolument impossible de percevoir les sommes qui ont été inscrites au crédit de son compte, notamment s'il justifie que la société éprouve des difficultés de trésorerie telles que le versement est impossible. Le fait de choisir de ne pas retirer les fonds pour ne pas aggraver la situation financière de la société ne suffit pas !
Pour aller plus loin…
