Prédation des troupeaux : dérogations pour le tir aux loups
Une dérogation possible sous réserve de mesures déjà prises
Le loup étant une espèce protégée, il est interdit par principe de porter atteinte à son intégrité.
Cependant, dans certains cas, ils peuvent représenter un danger trop important pour les éleveurs et leurs troupeaux. Des dérogations peuvent donc être accordées par le préfet dans des cas précis.
Ces dérogations concernent les élevages bovins ou équins ayant subi au moins une attaque n’excluant pas la responsabilité d’un loup dans les 12 derniers mois.
Ces dérogations peuvent aussi concerner les élevages n’ayant pas nécessairement subi d’attaque, mais se trouvant dans un territoire particulièrement exposé à ce risque et produisant des analyses technico-économiques territoriales validées par le préfet coordonnateur du plan national d'actions sur le loup.
Cependant, pour que la dérogation soit accordée, il faut en plus que l’élevage puisse justifier de la mise en place de mesures de réduction de la vulnérabilité de leurs troupeaux.
La liste des mesures qui peuvent être prises en compte à ce titre a été publiée. Ainsi, la dérogation pourra être accordée par le préfet si au moins une des mesures suivantes a été prise :
- vêlages en bâtiment ou en parcs renforcés, ou à proximité immédiate ;
- élevage d’animaux de moins de 12 mois en parcs renforcés proches des bâtiments d’exploitation ou en bâtiment ;
- mélange d'âges et de types de bovins et d’équins (pas d'animaux de moins de 12 mois seuls) ;
- présence de bovins à cornes dans le lot concerné ;
- regroupement des lots pour constituer des troupeaux plus importants en nombre ;
- utilisation d'un système d'alerte et intervention humaine : colliers GPS connectés sur les animaux ou utilisation des pièges photos GSM disposés sur les zones de pâturage qui peuvent alerter de la présence des loups ;
- regroupement nocturne dans une enceinte protégée (en bâtiment ou par une clôture électrique) ;
- mise en défens (clôtures) des zones dangereuses comme les barres rocheuses ;
- mise en place de mesures de protection parmi lesquelles le gardiennage renforcé ou la surveillance renforcée, les chiens de protection des troupeaux, les parcs électrifiés ;
- renforcement du rythme d'inspection des animaux pour atteindre au moins une visite quotidienne ;
- toute autre mesure découlant d'une analyse technico-économique territoriale validée par le préfet coordonnateur.
Ces changements sont entrés en vigueur le 23 juin 2025.
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Agriculture : précisions sur de nombreuses aides
Droits au paiement de base
Que ce soit par le biais de la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne (UE) ou au niveau national, les aides financières que peuvent recevoir les agriculteurs sont nombreuses et les montants en sont régulièrement précisés.
Pour la campagne 2024, la valeur unitaire des nouveaux droits au paiement de base est fixée à :
- 127,62 € pour le groupe Hexagone ;
- 144,64 € pour le groupe Corse.
Ces aides sont versées indépendamment des activités des agriculteurs et leur attribution constitue un prérequis à l’obtention d’autres aides découplées.
Aide pour l’élevage de veaux
Pour la campagne 2024, le montant unitaire de l'aide aux veaux sous la mère et aux veaux issus de l'agriculture biologique est de 68,70 € par veau éligible.
Aides ovines
Pour la campagne 2024, les montants unitaires des aides ovines, dans les départements métropolitains hors Corse, sont de :
- 22 € par animal primé pour l’aide de base ;
- 2 € de majoration par animal primé pour les 500 premières brebis primées ;
- 6 € de majoration par animal primé pour les élevages détenus par des nouveaux producteurs.
Aides couplées végétales
Pour la campagne 2024, les montants unitaires des aides couplées végétales sont fixés comme suit :
- 131,5 € pour la production de légumineuses à graines et de légumineuses fourragères déshydratées ou destinées à la production de semences ;
- 152 € pour la production de légumineuses fourragères dans les zones de montagne ;
- 131,5 € pour la production de légumineuses fourragères hors zones de montagne ;
- 65 € pour la production de blé dur ;
- 92,16 € pour la production de pommes de terre féculières ;
- 143 € pour la production de riz ;
- 538,19 € pour la production de houblon ;
- 63 € pour la production de chanvre ;
- 48,27 € pour la production de semences de graminées prairiales ;
- 990 € pour la production de prunes d’Ente destinées à la transformation ;
- 1146,5 € pour la production de tomates destinées à la transformation ;
- 647,3 € pour la production de cerises Bigarreau destinées à la transformation ;
- 561,52 € pour la production de pêches de Pavies destinées à la transformation ;
- 1 742,44 € pour le maraîchage ;
- 1296,6 € pour la production de poires Williams destinées à la transformation.
Programme volontaire pour le climat et le bien-être animal
Les agriculteurs qui le souhaitent peuvent, sur la base du volontariat, participer au programme « écorégime » de la Politique agricole commune (PAC).
Ils peuvent ainsi toucher une aide financière dès lors qu’ils s’engagent à adopter certaines pratiques bénéfiques pour le climat et l’environnement. Il s’agit d’une aide forfaitaire prenant en compte l’ensemble des surfaces de l’exploitation retenue, avec plusieurs niveaux d’aide.
Pour la campagne 2024, le montant unitaire de l’aide écorégime est de :
- 48,35 € pour le niveau de base ; - 66,17 € pour le niveau supérieur ;
- 96,17 € pour le niveau spécifique à l’agriculture biologique ;
- 7 € par hectare pour le bonus haies.
Aides diverses
Au titre de la campagne 2024, le montant unitaire de l'aide redistributive complémentaire au revenu pour un développement durable est fixé à 50,62 € par hectare.
Au titre de la campagne 2024, le montant forfaitaire de l'aide complémentaire au revenu pour les jeunes agriculteurs est fixé à 4 469 €.
- Arrêté du 10 juin 2025 modifiant l'arrêté du 25 septembre 2024 fixant la valeur unitaire des droits au paiement pour le groupe Corse, la valeur unitaire des nouveaux droits au paiement pour chaque groupe de territoire et du taux de réduction de la valeur des droits au paiement existants pour la campagne 2024
- Arrêté du 10 juin 2025 modifiant l'arrêté du 24 mars 2025 relatif au montant de l'aide aux veaux sous la mère et aux veaux issus de l'agriculture biologique pour la campagne 2024
- Arrêté du 10 juin 2025 modifiant l'arrêté du 2 octobre 2024 relatif aux montants des aides ovines et de l'aide caprine, dans les départements métropolitains hors Corse pour la campagne 2024
- Arrêté du 10 juin 2025 modifiant l'arrêté du 6 février 2025 fixant les montants unitaires des aides couplées végétales pour la campagne 2024
- Arrêté du 10 juin 2025 modifiant l'arrêté du 25 septembre 2024 fixant les montants de l'aide redistributive complémentaire au revenu pour un développement durable, de l'aide complémentaire au revenu pour les jeunes agriculteurs et du taux de réduction des montants de l'aide de base au revenu pour la campagne 2024
- Arrêté du 10 juin 2025 modifiant l'arrêté du 25 septembre 2024 fixant le montant unitaire du programme volontaire pour le climat et le bien-être animal dit « écorégime » pour la campagne 2024
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Dématérialisation de la procédure d’enregistrement : clap de fin ?
Droits d’enregistrement : la dématérialisation est finalement abandonnée
La loi de finances pour 2020 a confié au pouvoir réglementaire la mission de fixer, en matière de droits d’enregistrement, les déclarations dont la souscription devait être effectuée par voie électronique, ainsi que les impositions devant faire l’objet d’un télérèglement.
Dans ce cadre, un décret publié en 2020 a établi la liste des déclarations concernées par cette obligation de souscription et de paiement par voie dématérialisée qui concerne :
- les déclarations de cessions de droits sociaux ;
- les déclarations de dons manuels ;
- les déclarations de dons de sommes d’argent ;
- les déclarations de succession.
Il était prévu que la télédéclaration et le télépaiement deviendraient obligatoires au fur et à mesure de la mise en place des guichets de téléservice dédiés, et au plus tard au 1er juillet 2025.
Toutefois, ce décret de 2020 vient d’être abrogé. En clair, il est mis fin à l’obligation de souscrire et de payer, par voie dématérialisée, les opérations d’enregistrement susvisées.
Notez que cette mesure est entrée en vigueur au 23 juin 2025.
À partir de cette date, l’obligation réglementaire de déposer et régler par voie électronique pour les déclarations visées (dons manuels, succession, cession de droits sociaux, etc.) n’est plus en vigueur.
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Délai de reprise et fausse domiciliation fiscale : précisions utiles
Délai de reprise de 10 ans : la notion de « fausse » domiciliation est précisée
Force est de constater que certains particuliers se déclarent domiciliés à l’étranger alors que leur domicile fiscal est en réalité situé en France, en vue de se soustraire en France à tout ou partie de leurs obligations fiscales. Une situation qui contraint l’administration fiscale à mener des investigations approfondies, longues et complexes pour remettre en cause ces fausses domiciliations.
En matière d’impôt sur le revenu, l’administration doit normalement agir (si elle entend rectifier des bases d’impositions) avant le 31 décembre de la 3e année qui suit celle au titre de laquelle l’imposition est due.
Jusqu’au 1er janvier 2025, l’administration ne pouvait se prévaloir du délai de reprise allongé de 10 ans qu’à l’égard des contribuables qui avaient omis de déclarer des comptes détenus ou des contrats de capitalisation souscrits à l’étranger et pour les seuls avoirs figurant sur ces comptes.
Mais la loi de finances pour 2025 a étendu ce délai de 10 ans, à compter du 1er janvier 2025, à l’ensemble des situations dans lesquelles l’administration remet en cause une fausse domiciliation fiscale à l’étranger, laissant ainsi à l’administration fiscale le temps nécessaire à l’établissement de la domiciliation réelle du particulier, ainsi qu’aux impositions dues à raison de l’ensemble des revenus et avoirs concernés.
Toutefois, une incertitude restait en suspens sur le sens donné à cette « fausse » domiciliation.
Interrogé sur ce point, le Gouvernement vient d’apporter des précisions importantes.
Il rappelle, dans un premier temps, que cette nouvelle disposition issue de la loi de finances ne modifie pas les règles de détermination de la résidence fiscale, mais qu’elle a pour objet de donner à l'administration le temps nécessaire pour remettre en cause la situation des contribuables qui, « afin de se soustraire en France à tout ou partie de leurs obligations fiscales, se déclarent domiciliés à l'étranger alors que leur domicile fiscal est en réalité situé en France ».
Dans ce cadre, sont concernées par le délai de reprise de 10 ans les situations dans lesquelles il existe une manifestation claire, quelle qu'en soit la forme, de l'intention du contribuable, afin de se soustraire en France à tout ou partie de ses obligations fiscales, de se prévaloir d'une domiciliation fiscale à l'étranger et dont l'administration établit qu'elle est contraire à la réalité au regard des règles de droit, internes ou conventionnelles, applicables.
Parce que le délai de reprise de droit commun de 3 ans n’est pas suffisant dans ces situations, ce délai de 10 ans permettra à l’administration fiscale de disposer du temps nécessaire pour établir la domiciliation réelle du contribuable, ainsi que les impositions dues à raison de l'ensemble des revenus et avoirs concernés.
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ZAFR : nouveau zonage, nouvelles communes
ZAFR : nouvelle carte des communes éligibles
Pour rappel, les entreprises nouvelles créées dans une zone d’aide à finalité régionale (ZAFR) jusqu’au 31 décembre 2027 bénéficient, sur délibération des collectivités locales et toutes conditions par ailleurs remplies, d’une exonération d’impôt sur les bénéfices, de cotisation foncière des entreprises (CFE) et de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB).
Le zonage relatif à ces zones et aux zones d’aide à l’investissement des petites et moyennes entreprises (ZAIPME) pour la période 2022/2027 vient d’être modifié.
Dans ce cadre, 23 nouvelles communes font désormais partie de la carte française des ZAFR et ZAIPME.
La liste complète des communes est disponible ici.
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Transformation des bâtiments en logements : de nouveaux outils disponibles !
Assouplir la règlementation pour transformer des bâtiments en logements
Un plan local d’urbanisme plus souple
Pour rappel, le plan local d’urbanisme (PLU) est un document d’urbanisme qui prévoit un projet global d'aménagement et d'urbanisme d’une commune ou d’un groupement de communes et qui en tire les conséquences en matière de règles d'aménagement et d'utilisation des sols.
Le PLU se compose de 5 éléments :
- un rapport de présentation ;
- un projet d'aménagement et de développement durables ;
- des orientations d'aménagement et de programmation ;
- un règlement ;
- des annexes.
Le PLU établit notamment un découpage du territoire en zones (urbaines, à urbaniser, agricole, etc.). Ces zones font l’objet de règles spécifiques en matière d’urbanisme et ont un impact sur la destination des bâtiments qui y sont construits (exploitations agricoles, forestières, locaux commerciaux, habitations, etc.).
Or, pour transformer des bâtiments en logements, leur destination doit être modifiée en ce sens.
Il est à présent possible de déroger aux destinations prévues initialement par le PLU, ou au document y tenant lieu, pour les changements de destination en vue de la création de logements. Cette décision revient au maire ou au président d’intercommunalité.
Cette dérogation est applicable aux travaux ou aux constructions d'extension ou de surélévation faisant l'objet de l'autorisation d'urbanisme.
Cette dérogation peut néanmoins être refusée à cause :
- des risques de nuisances pour les futurs occupants ;
- de l'insuffisante accessibilité du bâtiment par des transports alternatifs à l'usage individuel de l'automobile ;
- des conséquences du projet sur la démographie scolaire au regard des écoles existantes ou en construction ou sur les objectifs de mixité sociale et fonctionnelle.
Notez que la dérogation doit être autorisée par :
- la commission départementale de la préservation des espaces agricoles, naturels en présence d’une zone agricole ;
- la commission départementale de la nature, des paysages et des sites en présence d’une zone naturelle.
De plus, si un bâtiment initialement destiné à une exploitation agricole et forestière peut être transformé en logement, cela n’est possible que si lesdits bâtiments ne sont plus utilisés depuis plus de 20 ans.
Il peut également être dérogé au règlement qui délimite dans les zones urbaines ou à urbaniser des secteurs dans lesquels les programmes de logements comportent une proportion de logements d'une taille minimale.
Mobiliser un projet urbain partenarial
Pour rappel, un projet urbain partenarial (PUP) est un outil permettant de financer en tout ou partie les équipements publics nécessaires au fonctionnement des opérations de travaux ou d’aménagements par le porteur de projet (aménageurs, lotisseurs, propriétaires fonciers ou constructeurs).
Le porteur de projet négocie un PUP avec l’autorité compétente, par exemple la commune. Le PUP fixe alors les modalités de participation au financement des équipements publics, notamment la liste des équipements à financer et le montant de la participation du porteur de projet.
En échange, le porteur de projet bénéficie d’une exonération de la part communale de la taxe d’aménagement qui peut aller jusqu’à 10 ans.
Le PUP peut être mobilisé pour des opérations d’aménagement, de construction et, maintenant, de transformation de bâtiments de destination autres que les logements qui nécessitent la réalisation d'équipements publics.
Transformation facilitée dans les copropriétés
À présent, lorsque la modification de la destination de parties privatives à usage autre que d'habitation contrevient à la destination de l'immeuble en copropriété, elle est soumise à l'approbation de l'assemblée générale.
Cette décision doit être adoptée, non plus à l’unanimité, mais à la majorité simple.
La majorité simple est également applicable pour voter la modification de la répartition des charges de copropriété qui en résultera le cas échéant.
Notez que cette possibilité n’est pas ouverte aux locaux commerciaux.
Logements universitaires
Les CROUS pourront bénéficier du système de marché de conception-réalisation, c’est -à-dire un marché de travaux permettant à l’acheteur de confier à un opérateur économique une mission portant à la fois sur l’établissement des études et l’exécution des travaux.
De plus, les logements universitaires pourront bénéficier d’une majoration du volume constructible prévue par le PLU, pouvant aller jusqu’à 50 %.
Permis de construire à destinations successives
Un permis de construire permettant d’autoriser plusieurs destinations successives d’un bâtiment est à présent possible. Il s’agit du permis dit « réversible ».
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Correction tardive d’une déclaration d’impôt = réclamation contentieuse ?
Corriger ses impôts hors délai : une réclamation contentieuse ?
Un couple fiscalement domicilié en France déclare environ 700 000 € d’intérêts perçus via des prêts engagés auprès d’une société espagnole. Une enquête pénale établit finalement qu’il s’agissait d’une escroquerie : les époux n’ont réellement encaissé que 5 012 €.
Invoquant leur « droit à l’erreur », ils adressent alors un message sur leur espace personnel sur impôts.gouv.fr pour expliquer la situation, puis rectifient leur déclaration d’impôt via le service de correction en ligne quelques mois après la date limite officielle de déclaration.
Pour l’administration fiscale, il s'agit non pas d'une simple correction, mais d'une véritable réclamation contentieuse qu’elle va rejeter.
Le couple va s’en défendre : un communiqué ministériel avait annoncé l'ouverture d'un service de correction en ligne suite à la campagne déclarative, de sorte qu’il pouvait effectuer une correction sans nécessairement passer par la voie contentieuse.
« Sans incidence ! », tranche le juge qui rappelle que le communiqué en question ne crée aucun droit pour les contribuables et que toute correction effectuée après le délai légal de déclaration devient automatiquement une réclamation contentieuse.
Partant de là, il appartient au couple de prouver que sa déclaration d’impôt initiale mentionnait des montants de revenus excessifs.
Une décision qui peut laisser perplexe : serait-ce la fin du droit à l’erreur en matière fiscale ?
La réponse est non, souligne le Conseil d’État dans une publication récente : cette jurisprudence n’affaiblit pas le droit à l’erreur.
Le Conseil d’État rappelle que l’administration fiscale calcule l’impôt sur le revenu à partir des informations fournies par le contribuable lors de sa déclaration et que celle-ci peut être corrigée librement tant que le délai légal de dépôt n’est pas expiré.
Si l’administration estime que les revenus réels sont plus élevés que ceux déclarés, elle doit engager une procédure de rectification contradictoire. Cette procédure implique notamment un échange contradictoire, et les rehaussements sont assortis d’intérêts de retard, voire de sanctions en cas de sous-déclaration intentionnelle.
Si c’est le particulier qui constate qu’il a surestimé ses revenus, par exemple suite à une erreur, c’est à lui de déposer une réclamation contentieuse. Après examen, l’administration pourra soit accepter la demande (et ajuster l’impôt), soit la rejeter, sans avoir à engager de procédure contradictoire.
Dans cette affaire récente, le Conseil d’État a clairement précisé que toute correction à la baisse effectuée via le service en ligne après la date limite de dépôt constitue une réclamation contentieuse, et qu’il revient à l’administration d'en vérifier la validité. Celle-ci peut refuser de réduire l’impôt initial, sans engager la procédure contradictoire formelle.
Cela n’implique toutefois aucun recul du droit à l’erreur mis en place par la loi ESSOC du 10 août 2018. Cette disposition légale permet aux contribuables de bonne foi de corriger spontanément une erreur, même hors délai, sans encourir de pénalités. Seuls des intérêts de retard minorés s’appliquent, c’est-à-dire réduits de moitié.
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Diagnostic de performance énergétique : sécuriser le dispositif
Diagnostic de performance énergétique : encadrement des diagnostiqueurs
Les diagnostics de performance énergétique (DPE) visent à déterminer le niveau de performance énergétique d’un bâtiment ou d’une habitation en lui attribuant une note de A à G.
Ces diagnostics prennent une place de plus en plus importante avec, par exemple, l’implémentation progressive de la limitation à la location des logements aux notes les plus basses.
Dans l’optique de sécuriser ce dispositif, le Gouvernement a pris plusieurs mesures pour encadrer et contrôler les actions des professionnels réalisant ces diagnostics.
Par exemple, il est prévu qu’à partir du 1er juillet 2025, les professionnels réalisant les DPE devront obligatoirement, lorsqu’ils visitent le logement, présenter à leur commanditaire un QR code renvoyant vers le site de l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (Ademe) et permettant de confirmer la validité de sa certification pour la réalisation du diagnostic.
Les DPE réalisés à compter du 1er septembre 2025 devront également faire apparaitre un QR code permettant de directement vérifier leur authenticité.
Il faut noter également quelques évolutions concernant le contrôle des organismes délivrant des certifications aux diagnostiqueurs.
Ces derniers faisaient l’objet de contrôles quant à la qualité de leurs missions tous les 15 mois. À compter du 1er juillet 2025, ces contrôles seront opérés tous les 10 mois par le Comité français d’accréditation (COFRAC).
Ces organismes devront également transmettre au ministère chargé de la construction la liste des personnes qu’elles ont certifiés, afin que le ministère puisse constituer un annuaire public des diagnostiqueurs. Ils devront également fournir au ministère la liste de toutes les personnes ayant fait l’objet d’un retrait de certification dans les 24 derniers mois.
Cette communication doit être faite après chaque modification de ces listes.
Il faut également noter que les diagnostiqueurs dont la certification a été retirée suite à une sanction ne pourront pas solliciter de nouvelle certification avant l’écoulement d’un délai de 18 mois, contre 6 mois auparavant.
- Arrêté du 16 juin 2025 modifiant l'arrêté du 20 juillet 2023 définissant les critères de certification des diagnostiqueurs intervenant dans le domaine du diagnostic de performance énergétique, de leurs organismes de formation et les exigences applicables aux organismes de certification et modifiant l'arrêté du 24 décembre 2021 définissant les critères de certification des opérateurs de diagnostic technique et des organismes de formation et d'accréditation des organismes de certification
- Arrêté du 16 juin 2025 modifiant l'arrêté du 31 mars 2021 relatif au diagnostic de performance énergétique pour les bâtiments ou parties de bâtiments à usage d'habitation en France métropolitaine et l'arrêté du 31 mars 2021 relatif aux méthodes et procédures applicables au diagnostic de performance énergétique et aux logiciels l'établissant
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Service civique et volontariat associatif : un cadre renforcé !
Service civique et volontariat associatif : des conditions à respecter
Pour rappel, il est possible pour les organismes sans but lucratif (OSBL) d’obtenir un agrément afin d’accueillir des volontaires pour réaliser des missions d’intérêt général dans le cadre soit d’un service civique pour les 16-25 ans, soit volontariat associatif pour les plus de 25 ans.
Le Gouvernement a apporté plusieurs précisions quant au cadre réglementaire de ce dispositif.
L’accueil des volontaires est formalisé par un contrat de service civique ou de volontariat associatif qui doit respecter un certain nombre de conditions.
Parmi les conditions préalables à la signature de ce contrat, le volontaire doit se soumettre à une visite médicale. Si cette dernière est maintenue, elle doit, en plus, donner lieu à la délivrance d'un certificat médical établissant l'absence de contre-indication à la mission.
Une fois signé, le contrat doit, comme jusqu’alors, être transmis par l’organisme agréé à l’Agence de services et de paiement (ASP). Il est à présent précisé que cette dernière doit vérifier la conformité du contrat avec la règlementation.
Notez qu’à présent, si le contrat n’est pas conforme aux règles ou s’il a fait l'objet d'un commencement d'exécution avant l'issue du contrôle de l’ASP, le contrat ne créé d'obligations qu'à la charge de l'organisme agréé au profit de la personne volontaire.
Concernant l’agrément nécessaire à l’accueil des volontaires, il précisera dorénavant, en plus des autres points (durée de l’agrément, nombre maximum de volontaires pouvant être accueillis, liste des établissements d’accueil, etc.) les modalités d'organisation du volet théorique de la formation civique et citoyenne qui permet l'acquisition de l'unité d'enseignement « Premiers secours citoyen ».
Concernant les contrôles des activités des organismes agréées, ces derniers doivent, pour rappel, rendre compte à l’autorité dont ils ont obtenu l’agrément, pour chaque année écoulée, de leurs activités au titre du service civique.
Ce compte rendu doit également détailler les activités, le cas échéant, de leurs associations, syndicats ou mutuelles membres selon le cas ou de leurs établissements secondaires ou de personnes morales tierces qui ont bénéficié d'une mise à disposition de volontaires.
Le Gouvernement a apporté plusieurs précisions sur les pouvoirs de l’autorité ayant accordé l’agrément en cas de manquement de l’organisme agréé.
Ainsi, si l'autorité constate un ou des manquements graves au cadre du service civique ou du volontariat associatif, elle adresse à l'organisme agréé une mise en demeure de faire cesser ces manquements dans un délai qu'elle fixe.
Le délai doit être raisonnable et adapté à l'objectif poursuivi. La mise en demeure précise les mesures à mettre en œuvre et impartit un délai pour présenter des observations.
Si l’organisme n’a pas régularisé la situation à l’expiration du délai, l’autorité peut lui retirer son agrément.
Notez que ces précisions réglementaires sont applicables en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna et dans les Terres australes et antarctiques françaises.
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Ventes immobilières de la SAFER : prolongation du mécanisme de substitution
Mécanisme de substitution : un délai prolongé à 10 mois
Certaines cessions effectuées par les sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER) ne donnent lieu, toutes conditions remplies, à aucune perception au profit du Trésor.
Cette exonération s’applique aux acquisitions réalisées par une personne substituée dans les droits à l'achat conférés à une SAFER par une promesse de vente ayant acquis date certaine, dans les 6 mois de la conclusion de ladite promesse.
En clair, ce dispositif permet aux SAFER de céder directement des terres agricoles à un nouvel acquéreur sans passer par une double vente, simplifiant ainsi le processus et réduisant les coûts, notamment fiscaux.
La loi de finances pour 2025 a prolongé de 6 à 10 mois le délai du mécanisme de substitution.
Il vient d’être précisé que ce nouveau délai de 10 mois s’applique aux cessions réalisées depuis le 16 février 2025.
