Association : une compétition sportive qui tourne à l’orage…

Association : attention à la météo !
Une association organise une compétition sportive sur un plan d’eau. L’un des participants décide d’effectuer une course à pied de récupération et est blessé par la chute d'un arbre en bordure du chemin longeant le plan d'eau, en raison de l’apparition d’un orage.
Pour le participant, l’association a manqué à son obligation de sécurité et doit l’indemniser : des alertes météorologiques avaient été émises et imposaient une vigilance accrue des organisateurs de la compétition et une anticipation de la survenue possible d'orages violents. Ce qui n’a pas été fait…
« Ce n’est pas notre rôle ! », répond l’association, pour qui son obligation de sécurité ne s’étend pas à celle d’émettre auprès des participants des messages de prévention destinés à rappeler le comportement à adopter en cas d'épisode orageux.
À tort, pour le juge : pour lui, en ne donnant aucune consigne de sécurité sur la conduite à tenir en cas de dégradation des conditions météorologiques, notamment sur les lieux à rejoindre pour se mettre à l'abri, l’association a bel et bien manqué à son obligation de sécurité.
Elle doit donc indemniser le participant blessé…
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IOTA : morceler un projet pour moins de contraintes juridiques = (im)possible ?

IOTA : il faut présenter un projet dans sa totalité !
Pour rappel, les installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) sont les projets qui ont des impacts ou présentent des dangers pour le milieu aquatique et la ressource en eau.
À ce titre, ils font l’objet d’une réglementation spécifique prévoyant soit une déclaration, soit une autorisation en préfecture. Dans certaines situations d’urgence, il est même possible d’être dispensé de déclaration ou d’autorisation.
Une association, propriétaire d’un étang, décide de procéder à sa vidange, une opération qui n’est pas soumise à cette procédure administrative au titre de la législation sur l'eau.
Mais, à la suite de la vidange de l’étang, l’association se trouve dans l’obligation de réaliser des travaux d’urgence qui consiste à curer les sédiments et à détruire une digue en vue, finalement, de la suppression définitive de cet étang pour faciliter l’écoulement d’une rivière.
Une opération qui rend obligatoire le respect de la procédure propre aux IOTA, mais, compte tenu du caractère d'urgence des travaux, l’association a considéré, comme le directeur départemental des territoires, qu’ils pouvaient être entrepris sans que soit déposé un dossier de déclaration au titre de la loi sur l'eau.
Ce que conteste ici une association de défense de l’environnement. Pour elle, la vidange de l'étang était d'emblée envisagée en vue de l'effacement du plan d'eau et les travaux de vidange et de curage des sédiments et la destruction de la digue avaient pour finalité la suppression définitive de cet étang, afin de permettre à une rivière de s'écouler sans retenue.
Toujours selon cette association de défense de l’environnement, il ne s’agit pas de plusieurs opérations morcelées, mais bien d’une seule et même opération dépendant d'une seule personne et concernant le même milieu aquatique dont l'instruction aurait dû être réalisée sous la forme d'une procédure unique propre aux IOTA.
Ce que confirme le juge : il rappelle, en effet, qu’une demande unique doit être déposée pour les projets qui forment ensemble une même opération, y compris lorsqu'il est prévu de les réaliser successivement.
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Transport de tabac en Europe : des précisions apportées par les douanes

Ramener du tabac en France : des seuils indicatifs à ne pas dépasser…
Pour rappel, une personne qui ramène des cigarettes, ou du tabac en général, en France depuis un autre État membre de l’Union européenne (UE) peut être soumise à l’accise, autrement dit à taxation.
Sauf si les produits sont ramenés pour ses besoins propres.
Le Gouvernement a ainsi établi par décret une liste d’éléments à prendre en compte pour établir le caractère commercial ou personnel du déplacement du produit réalisé, à savoir :
- le statut commercial du détenteur des produits ;
- les motifs pour lesquels il détient ces produits ;
- l'activité économique du détenteur ;
- le lieu où se trouvent ces produits ou, en cas de transport, leur emplacement dans le véhicule ;
- le mode de transport utilisé ;
- tout document ayant un lien avec ces produits ;
- la nature des produits ;
- la quantité de produits ;
- le mode de conditionnement des produits ;
- l'existence sur les produits ou leur conditionnement d'un signe désignant, même implicitement, un destinataire autre que le détenteur ;
- toute trace d'un échange relatif à ces produits et impliquant le détenteur ;
- la destination du détenteur lorsqu'elle diffère de son lieu de résidence habituelle.
Or, si le décret prend en compte la notion de quantité de marchandises, il s’agit d’un indice parmi d’autres… qui reste malgré tout important !
Les douanes rappellent les seuils indicatifs de tabacs à ne pas dépasser :
- 800 cigarettes (soit 4 cartouches) ;
- 400 cigarillos (cigares d’un poids maximal de 3 grammes par pièce) ;
- 200 cigares ;
- 1 kg de tabac à fumer.
Attention, ces quantités ne sont pas cumulatives, mais alternatives.
Notez que ce n’est pas parce que les marchandises transportées respectent les seuils que le caractère personnel sera retenu. Si l’administration des douanes estime, à l’aune des autres critères, que les tabacs ne sont pas transportés pour des besoins personnels, les taxes et, le cas échéant, l’amende, seront dues.
Notez enfin que des modalités particulières s’appliquent, notamment en outre-mer et à Andorre, consultables ici.
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Compte personnel de formation : de nouvelles modalités d’utilisation !

CPF : 100 € de reste à charge depuis le 2 mai 2024 !
Pour mémoire, le CPF permet à chaque salarié (ou demandeur d’emploi) d’accumuler des droits à formation tout au long de sa vie professionnelle afin de les utiliser pour financer une formation.
En principe, il appartient au détenteur du CPF de le mobiliser, même si la loi permet également à l’employeur de le faire, sous réserve d’obtenir l’accord exprès du salarié dans ce cas.
Si nous savions que le « reste à charge » était un des éléments désormais prévus par la loi de finances pour 2024, il restait à connaître les modalités concrètes de l’application de ce nouveau principe.
C’est désormais chose faite avec la publication récente du décret d’application qui parachève la réforme.
Depuis le 2 mai 2024, le titulaire du CPF devra s’acquitter d’un reste à charge en cas d’utilisation de son compte afin de financer une formation correspondant à une somme forfaitaire de 100 €.
Cette somme sera revalorisée annuellement en tenant compte de la moyenne annuelle des prix à la consommation des ménages.
Si cette participation peut également être prise en charge par l’employeur, le texte réserve certaines exceptions à ce nouveau principe du « reste à charge », notamment pour :
- les demandeurs d’emploi,
- les salariés bénéficiant d’un abondement de leur employeur pour financer une formation,
- ou encore en cas de salarié titulaire victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle et ayant atteint un taux d’incapacité permanente d’au moins 10 %, qui utiliserait ses droits au titre d’une reconversion professionnelle.
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JO 2024 : retour de l’attestation de déplacement ?

JO 2024 : un déplacement avec QR code ?
Dans le cadre des Jeux Olympiques se déroulant à Paris, la présentation d’un laissez-passer numérique sous forme de QR code sera impérativement requise pour se rendre dans certaines zones sécurisées du 18 au 26 juillet 2024.
Concrètement, 2 périmètres de sécurité vont voir le jour :
- un périmètre gris :
- l’accès en véhicule motorisé est interdit, sauf rares dérogations et à condition de présenter un QR code ;
- l’accès à pied, en vélo, en trottinette est possible à condition de présenter un QR code ;
- un périmètre rouge :
- l’accès à pied, en vélo, en trottinette est libre ;
- l’accès en véhicule motorisé est interdit, sauf rares dérogatoires (voir-ci-dessus) et à condition de présenter un justificatif aux points de contrôle tenus par les forces de sécurité.
Notez que le QR code est nécessaire pour les personnes de plus de 13 ans. Il est gratuit, individuel et nominatif.
Bon à savoir : il n’est pas nécessaire d’obtenir un QR code pour emprunter des transports publics qui traversent le périmètre gris.
Pour obtenir un QR code, il faut se rendre ici et fournir :
- la copie d’un justificatif d’identité ;
- une photo d’identité ;
- la copie du certificat d’immatriculation et le numéro d’immatriculation, s'il s'agit d'une demande liée à la conduite d'un véhicule motorisé ;
- selon la situation, un justificatif de domicile, d’hébergement temporaire, de travail ou de visite dans la zone (réservation de musée, de restaurant, de spectacle, etc.).
Une enquête administrative est ensuite effectuée pour des raisons de sécurité, avant validation de la demande de QR code (ce dernier sera envoyé par mail).
Sachez que la CNIL s’est exprimée sur la mise en place de ce dispositif de laissez-passer sous la forme d’un QR code, car il implique la collecte de données personnelles.
Elle a confirmé la légitimité du traitement de données pour sécuriser des événements exceptionnels, mais a émis des recommandations qui ont été suivies par le Gouvernement. Par exemple, les copies de cartes nationales d’identité, permis de conduire, passeports et titres de séjour ne seront conservées que le temps nécessaire à la délivrance du titre d’accès. Les autres données seront conservées 3 mois.
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Le chèque énergie : des mises à jour 2024 à connaître

Le chèque énergie : élargissement de son utilisation
Pour rappel, le chèque énergie est versé chaque année par l’État pour aider financièrement les personnes les plus modestes à payer leurs factures d’énergie.
Depuis le 6 mai 2024, son utilisation a été élargie. Ainsi, les bailleurs sociaux peuvent dorénavant accepter les chèques énergie pour le paiement des charges récupérables incluant des frais d’énergie quittancées pour l’occupation d’un logement social.
Le chèque énergie et la suppression de la taxe d'habitation
Parce la suppression totale de la taxe d’habitation sur la résidence principale depuis le 1er janvier 2023 a empêché d’établir automatiquement la liste des bénéficiaires de 2024, les personnes éligibles en 2023 ont reçu d’office un chèque énergie pour 2024.
Un portail bientôt disponible
Un portail, disponible ici, ouvrira en juillet 2024. Il aura pour objectif de permettre aux ménages dont les revenus et la composition en 2022 les rendent éligibles au chèque 2024 de le réclamer.
Sont notamment concernés :
- les jeunes entrés dans la vie active ;
- les ménages dont les revenus ont baissé entre 2021 et 2022 ;
- les ménages qui ont connu une naissance en 2022.
Vérifier son éligibilité
Pour savoir si vous êtes éligible au chèque énergie 2024, un simulateur est disponible ici.
- Décret no 2024-411 du 4 mai 2024 relatif au chèque énergie émis au titre de l'année 2024 et modifiant les modalités de la mise en œuvre du chèque énergie
- Arrêté du 4 mai 2024 modifiant l'arrêté du 7 juin 2016 aux pièces que l'Agence de services et de paiement peut demander aux personnes morales et organismes acceptant le chèque énergie pour l'application du II de l'article R 124-4 du code de l'énergie
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Avantages fiscaux pour les investissements dans les DOM et à Saint-Martin : et c’est reparti !

Investir dans les DOM et à Saint-Martin dans le transport = des aides fiscales qui reprennent du service
Pour rappel, les investissements réalisés dans les départements d'outre-mer et à Saint-Martin dans les secteurs des transports et du haut débit permettaient de bénéficier d’avantages fiscaux s’agissant des investissements mis en service et aux agréments délivrés jusqu'au 31 décembre 2023 et à compter d'une date fixée par décret, qui ne pouvait être publié qu’après obtention de la réponse de la Commission européenne confirmant la conformité de ces dispositifs à la réglementation européenne.
Et c’est chose faîte ! Une réponse positive de la Commission européenne a permis la publication d’un décret autorisant la poursuite des aides fiscales en faveur des investissements productifs mis en service à et aux agréments délivrés à compter du 1er janvier 2024, réalisés dans les départements d'outre-mer et à Saint-Martin dans le secteur des transports.
Une décision qui permet d’assurer la continuité de l'avantage fiscal.
Pour finir, notez que le décret ne mentionne pas les investissements réalisés dans le secteur du haut débit. L’aide fiscale les concernant reste donc suspendue.
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Compétitions sportives : de nouvelles mesures pour lutter contre les faux billets

Compétitions sportives : le numérique pour lutter contre les fraudeurs
Les organisateurs de certaines manifestations sportives débutant à compter du 1er juillet 2024 seront soumis à une obligation de prévoir des titres d'accès nominatifs, dématérialisés et infalsifiables.
Pour être valable, le titre d'accès doit remplir l’ensemble des conditions suivantes :
- il comporte le nom de la personne ou de l’entreprise qui en est le premier acquéreur ou le détenteur ;
- il est cessible par voie électronique ;
- il permet d'accéder au lieu de la manifestation sportive sur sa présentation au format numérique ou, à défaut, d'une édition papier réalisée à partir du format numérique ;
- il permet de s'assurer de sa validité.
Seront concernées les manifestations sportives exposées, par leur nature ou par leurs circonstances particulières, à un risque de fraude.
Ce sera le cas lorsque le nombre de spectateurs est supérieur aux seuils suivants :
- 8 000 pour les manifestations organisées dans une enceinte sportive couverte ;
- 20 000 pour les manifestations organisées dans une enceinte sportive de plein air ;
- 8 000 pour les manifestations organisées hors enceinte sportive.
Par ailleurs, le risque de fraude auquel est exposée une manifestation sportive s'apprécie en considération :
- de son ampleur, notamment en raison de sa dimension nationale ou internationale ;
- de son écho médiatique ;
- des fraudes dont elle a pu faire l'objet par le passé ;
- de la présence attendue, aux abords de la manifestation, d'un nombre élevé de personnes susceptibles d'être dépourvues de titres d'accès ;
- de l'adéquation des modalités d'accès et de contrôle en amont de la manifestation avec le nombre de spectateurs attendus.
Notez qu’un arrêté ministériel à venir listera les évènements concernés par cette nouvelle obligation.
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Le portefeuille européen d’identité numérique : bientôt une réalité !

Identité numérique : transparence, sécurité, interopérabilité, accompagnement
Pour rappel, l’identité numérique correspond aux identifiants permettant à une personne de s’authentifier pour accéder à des services en ligne, comme France Connect.
Un règlement européen est intervenu sur la question de l’identité numérique. Objectif : créer un portefeuille européen d’identité numérique, sécurisé et reconnu par tous les États membres.
Pour cela, les États ont 24 mois à partir du 20 mai 2024 pour mettre en place au moins un dispositif de portefeuille pour leurs citoyens qui répond à toutes les exigences de protection et de cybersécurité de l’UE. Pour les aider et mettre en place un système harmonisé, la Commission doit encore publier ses lignes directrices et recommandations.
Concrètement, les utilisateurs pourront utiliser gratuitement ce portefeuille pour s’identifier tout en évitant de communiquer des informations personnelles. Ce dispositif sera facultatif, c’est-à-dire qu’un utilisateur ne pourra pas se voir refuser l’accès à un service parce qu’il n’utilise pas le portefeuille européen. De même, il pourra à tout moment se retirer de ce dispositif ou transférer ses données sur un autre portefeuille européen si l’État en propose plusieurs.
Les informations stockées (diplômes, pièce d’identité, etc.) devront avoir la même valeur que leur version papier.
Le portefeuille numérique devra appliquer le principe de « divulgation sélective ». Autrement dit, seules les informations nécessaires à l’authentification seront transmises.
Notez que l’accessibilité devra être assurée via la mise en place de formation pour les personnes les moins à l’aise avec les outils numériques et par des interfaces adaptées aux personnes handicapées.
Parce que la transparence est le maître mot de ce portefeuille, les États devront rendre public leur code source, le rendant ainsi accessible à toute personne désireuse de le lire.
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Réseaux internet publics : le point sur les données

Réseaux internet publics : un régime spécial de conservation des données
Il est désormais commun de se voir proposer une connexion à un réseau internet publics dans différents lieux recevant du public.
Parfois gratuits, parfois payants, simples d’accès ou nécessitant une inscription, ces réseaux entrainent certaines obligations pour les entités qui les proposent, et notamment celle de conserver certaines des données relatives à l’utilisation de ces réseaux.
Sont visées plus précisément les données dites « techniques », c’est-à-dire :
- les adresses IP ;
- les dates et heures de connexion ;
- les durées de connexions ;
- etc.
Ces données pouvant servir à l’occasion d’enquêtes diligentées par les forces de l’ordre, ceux qui fournissent ces réseaux publics sont tenus de les conserver.
Pour autant, comme le rappelle la Commission nationale sur l’informatique et les libertés (CNIL), ces données restent des données à caractère personnel qui doivent faire l’objet d’une attention particulière.
C’est pourquoi il est nécessaire de limiter le traitement de ces données au strict minimum nécessaire. Ce qui implique notamment d’adapter la durée de conservation de ces données aux buts poursuivis.
La CNIL détaille donc les durées recommandées par type de données, qui vont dans ce cadre de 3 mois à 5 ans selon les cas.
La Commission rappelle également que conformément aux règles relatives aux données personnelles, les personnes concernées conservent des droits vis-à-vis de ces données (droit d’accès, droit de rectification, etc.) et peuvent se rapprocher du responsable de traitement pour les exercer.