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Commerçants : booster vos ventes… avec les primes

Date de mise à jour : 10/06/2021 Date de vérification le : 06/09/2023 11 minutes

Pour inciter à l’achat et attirer la clientèle, les entreprises pratiquent souvent les « ventes avec primes » : pour l’achat d’un produit ou d’un service, elles offrent un cadeau. Vous êtes tenté par la mise en place de ce système pour augmenter le volume de vos ventes. Mais attention, cette pratique reste strictement encadrée : que pouvez-vous ou devez-vous faire ou ne pas faire ?

Rédigé par l'équipe WebLex.
Commerçants : booster vos ventes… avec les primes


« Ventes avec prime » : une pratique strictement encadrée…

Une interdiction de principe. La Loi vous interdit toute vente ou offre de vente de produits ou de services faite aux consommateurs et donnant droit gratuitement à une prime consistant en un ou des produits, biens ou services, dès lors que la pratique en cause revêt un caractère déloyal. L’objectif de cette interdiction sera de ne pas fausser le jeu normal de la concurrence, en motivant l’acte d’achat, non pas en fonction de la qualité ou du prix du produit ou du service, mais en fonction de l’importance de la prime ou du cadeau offert à la clientèle.

Concurrence déloyale ? Retenez qu’une pratique revêtira un « caractère déloyal » si elle est contraire à toute convenance et diligence professionnelle et si elle altère le jugement et/ou le comportement économique du client. Il en sera de même si la vente avec prime est constitutive d’une pratique commerciale trompeuse.

À noter. Un produit pourra tout de même être « gratuit » même si votre client doit en acheter un autre pour l’obtenir dès lors que ce dernier ne subit pas une augmentation de son coût pour couvrir les coûts du produit offert.

Le saviez-vous ?

L’interdiction vise tout autant les ventes de produits que les prestations de services le cas échéant.

Ce que vous ne devez donc pas faire… En pratique, vous ne pourrez pas offrir, pour l’achat d’un bien ou d’une prestation, un cadeau sans rapport avec ce qui est vendu (ou d’une valeur disproportionnée par rapport au produit vendu), que ce cadeau soit offert immédiatement ou simplement différé (par le biais de cartes de fidélité ou de bons d’achat). Ce qui est interdit consiste donc à offrir un cadeau, pour autant que cette opération constitue une pratique déloyale, contraire aux exigences de professionnalisme.

Le saviez-vous ?

L’interdiction des ventes avec primes s’applique aux opérations réalisées avec les consommateurs, entendus comme les clients particuliers qui achètent des biens et/ou services à des fins privées. Ce qui sous-entend donc qu’elle ne vise pas les primes offertes à vos clients revendeurs professionnels.

Au cas où… Une vente avec prime dite « déloyale » sera pénalement répréhensible.


« Ventes avec prime » : exemples de pratiques autorisées…

Tout ce qui ne s’apparente pas à une prime… Tout ce qui n’est pas interdit, est autorisé : par conséquent, dès lors que le cadeau ne s’apparente pas à une prime interdite par la Loi, vous pouvez l’offrir à vos clients, pour autant, bien sûr, que l’opération ne s’apparente pas à de la concurrence déloyale.

Attention, toutefois… Même si la pratique du cadeau associé à la vente d’un produit est autorisée, d’autres règlementations peuvent limiter, voire interdire ce type d’opération. C’est ainsi que la distribution gratuite de tabac est interdite, la distribution gratuite d’alcool à des mineurs est interdite… De la même manière, des règles strictes doivent être observées en ce qui concerne la délivrance de médicaments, la vente et la distribution d’échantillons relatifs aux préparations pour nourrissons, etc.

« 13 à la douzaine » ! Ne s’apparente pas à une prime interdite la remise de produits ou prestations identiques à ceux qui sont vendus : la pratique du « 13 à la douzaine » qui consiste à offrir un article identique supplémentaire dans le cadre d’une offre promotionnelle est donc autorisée.

« 20 % de produit en + » ! De la même manière, augmenter, pour le même prix, la quantité vendue sera autorisé, pour autant que l’offre promotionnelle soit exceptionnelle et limitée dans le temps.

« Pour 1€ de + » ! Cette pratique consiste à associer à la vente du produit ou du service un autre produit ou service différent pour un prix préférentiel (dans le jargon, on parle de prime « autopayante »). Si cette pratique est admise, vous devez toutefois faire attention à ne pas tomber sous le coup d’une autre interdiction, qui concerne les ventes à perte (interdites par principe, sauf en cas de soldes ou de liquidation de stocks dûment déclarée). Veillez à ce que le prix global ne soit pas inférieur aux prix d’achat cumulés de tous les articles, services ou produits vendus dans le cadre de l’opération.

« Parking gratuit ». Vous êtes autorisé à prendre en charge le coût du stationnement de vos clients, même sous forme de remboursement, sans craindre de tomber sous le coup de l’interdiction des ventes avec primes.

« Prêt du véhicule de livraison ». En cas d’achat d’objets ou de produits particulièrement volumineux (des meubles par exemple), vous pouvez garantir à vos clients le prêt gratuit d’un véhicule pour le temps nécessaire à la livraison du bien acheté. De la même manière, l’offre de prestations de services après-vente est autorisée.

Remise d’échantillons ou d’objets publicitaires. Il est possible d’assortir votre vente de la remise d’échantillons ou d’objets publicitaires, pour autant :

  • que leur valeur n’excède pas 7 % du prix de vente net TTC s’il est inférieur ou égal à 80 € (5 € + 1 % au-delà de 80 €, dans la limite de 60 €) ;
  • qu’ils comportent un marquage publicitaire, indélébile et apparent (précisant la dénomination de la marque, le sigle, le logo, etc.) ;
  • pour les échantillons, qu’ils comportent la mention « Echantillon gratuit – Ne peut être vendu ».

Immobilier. En matière immobilière, une vente avec prime peut prendre la forme, par exemple, d’un promoteur qui offre une cuisine à l’acquéreur d’une maison.

Garagiste. Dans le secteur automobile, lorsqu’un garagiste offre une vidange à l’occasion de travaux de réparation sur un véhicule, il s’agira d’une vente avec prime.

Le saviez-vous ?

Sachez que ne seront pas considérées comme des primes concernées par l’interdiction les produits ou prestations de services qui sont indispensables à l’utilisation normale du produit acheté. On pense, par exemple, aux piles pour les jouets.

Autres exemples. Voici d’autres pratiques qui ne tombent pas sous le coup des ventes avec prime :

  • les conditionnements habituels (récipients ou emballages usuels contenant un produit par exemple) ;
  • les prestations de services après-vente ;
  • les services sans valeur marchande (par exemple : lavage du pare-brise à l'occasion d'une vente de carburant) ;
  • les escomptes et les remises en espèces ;
  • les cadeaux attribués indépendamment de toute vente ou prestation de service.

À retenir

Ce qui importe ici est de ne pas exercer de pratique commerciale déloyale, qui aura pour finalité d’altérer le comportement du consommateur : offrir un produit ou un service qui n’a strictement rien à voir avec ce que vous vendez, de sorte que c’est ce cadeau qui va motiver l’acte d’achat, est à éviter.

Sont toutefois autorisées la remise d’article(s) identique(s) supplémentaire(s), l’achat d’un produit supplémentaire pour un prix préférentiel, la prise en charge du stationnement, le prêt d’un véhicule de livraison, etc.

 

J'ai entendu dire

Le fait d’accorder un rabais sur le prix constitue-t-il une opération de nature à tomber sous le coup de l’interdiction des « ventes avec primes » ?

L’interdiction ne s’applique pas à la remise d’une somme d’argent. Par conséquent, vous pouvez accorder une telle remise qui s’apparentera à une réduction du prix de vente du produit ou du service.
 
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