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Pêche professionnelle : rappels utiles sur les conséquences du Brexit

Date de mise à jour : 16/02/2023 Date de vérification le : 16/02/2023 7 minutes

Depuis le 1er janvier 2021, le Royaume-Uni a officiellement quitté l’Union européenne (Brexit). Un choix qui a des conséquences particulièrement importantes pour le secteur de la pêche professionnelle…

Rédigé par l'équipe WebLex.

Brexit : les règles sur l’accès aux eaux britanniques

Accès à la zone économique exclusive. L’accès aux eaux britanniques se fait sur autorisation du Royaume-Uni (RU) et à condition de respecter les quotas de pêche existants. Pour l’instant, le RU a délivré des licences définitives pour l’année 2021 pour une période allant jusqu'au 31 décembre 2021.

Accès à la zone des 6/12 milles britanniques. L’accès est garanti aux navires qui démontrent une activité sur 4 ans entre 2012 et 2016, ou à leur « remplaçant direct ». Cet accès se fait dans les « zones CIEM » suivantes : 4c, 7d, 7e, 7f, 7g.

Accès aux eaux des îles anglo-normandes. Les accès sont délivrés par les autorités britanniques et celles de Jersey et Guernesey pour les navires démontrant une activité dans leurs eaux de 11 jours au moins au cours d'une période de 12 mois s'achevant le 31 janvier, entre le 1er février 2017 et le 30 janvier 2020. Les négociations sont encore en cours sur la définition de la « nature » et de « l'ampleur de l'activité » requise pour accéder à ces eaux.

Procédure de délivrance des licences. Retrouvez la procédure de délivrance des licences entre l’UE et le RU pour les navires de pêche français dans les eaux britanniques ici.


Brexit : les règles sur l’accès aux eaux françaises

Accès à la zone économique exclusive. L’accès sera prochainement soumis à autorisation.

Accès à la zone des 6/12 milles français. Il n’y a actuellement pas de règles.

Accès aux eaux françaises des îles anglo-normandes. Les accès seront délivrés par la France dans les mêmes conditions qu’auparavant. Pour l’instant et jusqu’à la reprise des accès français aux eaux anglo-normandes, aucun accès ne sera délivré par les autorités françaises.


Brexit : les règles sur les captures en eaux britanniques

Concession de quotas. La France a contribué à la concession globale de 25 % (en valeur) des quotas qui étaient jusque-là pêchés dans les eaux du Royaume-Uni. Ces transferts de quotas au profit du RU s’étageront de 2021 à mi 2026. Les navires français autorisés devront donc respecter les limites des quotas attribués à la France.

Pour 2021, un accord entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni a été trouvé en juin 2021 et permet la fixation de taux autorisés de capture (TAC) définitifs.

Pour les espèces non soumises à TAC et quotas, qu’il s’agisse de poissons, mollusques, crustacés et bivalves, les navires français seront, jusqu’à mi 2026, limités au tonnage moyen enregistré entre 2012 et 2016.

Mesures techniques. Le RU a modifié les mesures techniques applicables dans ses eaux. Vous pouvez les consulter ici.

Le saviez-vous ?

Dans les eaux territoriales britanniques, il faut conserver les documents, attestant de la réalisation des obligations déclaratives, présentables à la demande des services des Douanes pour les produits qui y sont pêchés.


Brexit : les règles sur les débarquements dans les ports français

Dans certains ports. Seuls seront autorisés les débarquements dans les ports désignés par la France.

Quelle réglementation ? Les débarquements de produits pêchés en eaux britanniques sont soumis à la règlementation applicable à tous les pays-tiers à l’UE : notification préalable de débarquement, présentation du certificat de captures validé par les autorités du pavillon, autorisation délivrée par la France, etc.


Brexit : les règles sur les débarquements des navires français dans les ports britanniques

Dans certains ports. Le RU a publié la liste de ses ports désignés dans lesquels sont autorisés les débarquements. Elle est consultable ici.

Quelle réglementation ? Les délais et formalités de déclaration préalable de débarquement, de présentation de certificat de captures (validé pour les navires français par le CNSP) et d’autorisation de débarquement sont les mêmes que ceux applicables avant le Brexit.

En complément. Les débarquements doivent être accompagnés d’un certificat vétérinaire et d’une certification douanière pour rapatriement en France.

Bon à savoir. Le RU a publié une liste des bureaux de départ, passage et sortie pour les formalités de transit douanier, disponible ici.


Brexit : les règles sur les exportations des produits de la mer au RU

Une déclaration de capture. Les exportations de produits de la mer doivent être accompagnées d’un certificat de captures validé par le pôle national de certification des captures situé à Boulogne sur Mer.

Bon à savoir. Vous pouvez en savoir plus sur cette procédure de certification ici.


Brexit : les mesures d’accompagnement de la filière française

Aide à la trésorerie. Les pêcheurs et les mareyeurs peuvent bénéficier d’une aide forfaitaire pouvant aller jusqu’à 30 000 € en fonction de leur dépendance aux produits capturés dans les eaux britanniques. Cette aide est conditionnée à une perte de chiffre d’affaires.

Pour les pêcheurs, les arrêts temporaires sont indemnisés à hauteur de 70 % du chiffre d'affaires de référence attesté, comprenant les charges fixes des navires ainsi que la rémunération des membres d'équipage. Pour ceux qui ne souhaitent pas avoir recours aux arrêts temporaires, des indemnités de compensation d’une partie des pertes de chiffre d’affaires sont possibles.

Bon à savoir. Vous pouvez en savoir plus sur le dispositif d’arrêt temporaire ici.

Arrêt définitif de l’activité. Pour les pécheurs qui seraient contraints d’arrêter définitivement leur activité des suites du Brexit, une aide financière sera mise en place. Le montant de cette aide et les modalités de son paiement restent à définir.

Le saviez-vous ?

Les armateurs s'étant arrêtés ou envisageant de s'arrêter sur la période du 1er juillet au 31 décembre 2021 en raison des conséquences du Brexit peuvent déposer des dossiers de demande d’aide jusqu'au vendredi 28 janvier 2022 à 17 heures.

Pour les mareyeurs, des indemnités de compensation d’une partie des pertes de chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2021 seront accordées si l’entreprise est dépendante des produits capturés dans les eaux britanniques.

A long terme. Il est mis en place :

  • l'extension de l'activité partielle de longue durée pour les salariés des entreprises dépendantes des eaux britanniques ;
  • un plan de sortie de flotte pour les navires dépendants des eaux britanniques qui souhaitent arrêter leur activité ;
  • une aide à la restructuration au titre du plan de sauvegarde de l'emploi de l’entreprise ;
  • la mobilisation du Fonds national de l'emploi pour des formations de 6 à 12 mois permettant de faire valider les acquis de l’expérience ou de favoriser les reconversions dans le secteur maritime qui crée des emplois, particulièrement l’industrie maritime ;
  • des aides à l’investissement dans le cadre du plan de relance et du futur Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP).

Brexit : conséquences sur les retraites des marins

Rappel. Pour mémoire, les périodes pendant lesquelles les marins ont dû interrompre la navigation pour cause de congé ou repos, de maladie, d'accident, de naufrage, d'innavigabilité du navire ou en raison de circonstances résultant de l'état de guerre, entrent en compte pour le calcul de leur pension de retraite.

Nouvelle prise en compte. Afin de tenir compte des conséquences que le Brexit, les périodes d'arrêt temporaire des activités de pêche consécutif au retrait de l'Union européenne du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord sont également prises en compte pour le calcul de la pension de retraite des marins.

Notez que les périodes prises en compte se limitent à 12 mois à compter de la date où elles ont été éligibles à l’aide aux arrêts temporaires et au plus tard, à l’expiration de son bénéfice.

A retenir

Le Brexit a des conséquences particulièrement importantes, notamment pour les pêcheurs : la réglementation sur l’accès aux eaux britanniques et sur les modalités de pêche est revue. En outre, des aides financières ont vu le jour pour soutenir les pêcheurs contraints d’arrêter leur activité.

Sources
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