Aller au contenu principal

Distributeurs : ce qu’il faut savoir sur l’obligation de reprise des déchets

Date de mise à jour : 13/03/2023 Date de vérification le : 13/03/2023 7 minutes

Les distributeurs sont tenus par une obligation de reprise de certains déchets. Lesquels ? Que doivent-ils faire pour respecter cette obligation de reprise ? Peuvent-ils facturer leurs clients lorsqu’ils reprennent un déchet ?

Rédigé par l'équipe WebLex.
Distributeurs : ce qu’il faut savoir sur l’obligation de reprise des déchets

Obligation de reprise des déchets : pour qui ?

Un constat. Compte tenu de la durée de vie limitée de certains produits, leur renouvellement régulier est nécessaire. Ce qui pose le problème des équipements devenus défectueux ou usagés...

Une solution. Pour permettre aux ménages de se débarrasser de leurs déchets facilement, et dans un but de protection de l’environnement (les déchets sont recyclés), la Loi a mis en place la responsabilité élargie des producteurs (REP). La REP comporte un certain nombre d’obligations, dont l’obligation de reprise des déchets par les distributeurs.

Quels déchets ? L’obligation de reprise des distributeurs vaut pour les décehets suivants :

  • équipements électriques et électroniques ;
  • contenus et contenants de produits chimiques ménagers pouvant présenter un risque significatif pour la santé et l’environnement et aux déchets issus de ces produits ;
  • éléments d’ameublement, aux produits rembourrés d’assise ou de couchage et aux éléments de décoration textile ;
  • cartouches de gaz combustible à usage unique ;
  • jouets, aux articles de sport et de loisirs et aux articles de jardin et de bricolage ;
  • produits ou matériaux de construction du secteur du bâtiment (depuis le 1er janvier 2023 et la prise en charge de ces déchets par les éco-organismes).

Sanctions. Le distributeur qui ne respecte pas ses obligations de reprise des déchets ou d’information en la matière peut être condamné au paiement d’une amende de 1 500 €.


Obligation de reprise des déchets : comment ça marche ?

2 types de reprise. L’obligation de reprise des déchets prend 2 formes : la reprise « 1 pour 1 » et la reprise « 1 pour 0 ».

Reprise 1 pour 1. Les distributeurs doivent reprendre sans frais les produits usagés de même type quand ils vendent un produit neuf, dans la limite du nombre de produits vendus (dispositif de reprise dit « un pour un »). En cas de vente à distance, le produit doit être repris sur le lieu de livraison.

Reprise 1 pour 0. Ils sont aussi tenus par une obligation de reprise sans frais des déchets issus des produits du même type que ceux qu’ils commercialisent, sans que cette possibilité soit conditionnée à une obligation d’achat (dispositif de reprise dit « un pour zéro »). Cette obligation s’applique dans la limite des produits de nature et de dimensions équivalentes qu’ils proposent à la vente. Et lorsqu’ils proposent temporairement des produits à la vente, ils ne sont pas tenus d'assurer leur reprise, en dehors des périodes de vente.


Obligation de reprise des déchets : comment ça marche ?

2 critères à retenir. Les distributeurs doivent respecter l'obligation de reprise si des critères de seuil de surface et/ou de chiffre d’affaires sont remplis, variables selon les déchets en question.

Pour les équipements électriques et électroniques :

  • reprise dite « un pour un » : il n’existe pas de critère à respecter ;
  • reprise dite « un pour zéro » : la surface de vente consacrée aux équipements électriques et électroniques est d'au moins 400 m².

Pour les contenus et contenants de produits chimiques (à l'exception des produits pyrotechniques et des extincteurs) :

  • reprise dite « un pour un » et « un pour zéro : la surface de vente consacrée à ces produits est d’au moins 200 m² ;
  • reprise dite « un pour un » : pour les produits en vente en livraison, il faut un chiffre d’affaires annuel associé supérieur à 100 000 €.

Pour les produits pyrotechniques et des extincteurs : les reprises dites « un pour un » et « un pour zéro » s’appliquent sans seuil.

Pour les éléments d’ameublement :

  • reprise dite « un pour un » : la surface de vente consacrée à ces produits est d’au moins 200 m² ; pour les produits en vente en livraison, il faut un chiffre d’affaires annuel associé supérieur à 100 000 € ;
  • reprise dite « un pour zéro » : la surface de vente consacrée à ces produits est d’au moins 1 000 m².

Pour les cartouches de gaz combustible à usage unique :

  • les reprises dites « un pour un » et « un pour zéro » s’appliquent dès lors que la surface de vente consacrée à ces produits est d’au moins 1 m² en tenant compte de chacune des étagères utilisées pour proposer les produits à la vente ;
  • reprise dite « un pour un » : il n’y a pas de seuil à respecter pour ceux dont la distribution s’effectue par livraison.

Pour les jouets, les articles de sport et de loisir, ainsi que des articles de bricolage et de jardin :

  • reprise dite « un pour un » : la surface de vente consacrée à ces produits est d’au moins 200 m² ; pour les produits en vente en livraison, il faut un chiffre d’affaires annuel associé supérieur à 100 000 € ;
  • reprise dite « un pour zéro » : la surface de vente consacrée à ces produits est d’au moins 400 m² ; cette obligation est toutefois limitée, pour les magasins dont la surface de vente reste inférieure à 1 000 m², aux produits usagés dont toutes les dimensions extérieures sont inférieures à 160 cm et dont le transport ne nécessite aucun équipement.

Pour les produits ou matériaux de construction du secteur du bâtiment :

  • reprise « un pour zéro » : la surface de vente doit être supérieure à 4 000 m² (la surface de vente est définie comme l'ensemble des surfaces dédiées à la vente de produits et de matériaux de construction du secteur du bâtiment, y compris les surfaces de stockages attenantes ou à proximité immédiate destinées à la fourniture de ces produits et matériaux aux clients).

Pour les déchets pneumatiques (à compter du 1er janvier 2024) :

  • pour la reprise « un pour zéro » : la surface de vente consacrée à la vente de pneus destinés pour la reprise « un pour un » : sans seuil (pour rappel, dans les autres filières, pour que la REP soit applicable, des seuils sont requis) ;
  • aux véhicules légers et aux motos est d’au moins 250 m², dans la limite de 8 pneus usagés par an et par personne (hors professionnel).

Lorsque la vente s'effectue en magasin et sans livraison, la reprise des produits usagés s'effectue sur le lieu de vente ou à proximité immédiate.

Lorsque la vente s'effectue avec une livraison, la reprise des produits usagés s'effectue :

  • au point de livraison ;
  • ou auprès d'un point de collecte de proximité que le distributeur finance et organise ou fait organiser lorsqu'il s'agit de produits transportables sans équipement ;
  • ou par la mise à disposition d'une solution de renvoi sans frais pour le détenteur telle qu'un service postal ou équivalent lorsque les caractéristiques des produits usagés le permettent ;
  • ou auprès d’un opérateur de la prévention ou de la gestion des déchets en contrat avec un éco-organisme agréé sur cette catégorie de produit lorsque celui-ci le propose.

Information de l’acheteur. L’acheteur est informé dans le lieu de vente des conditions de reprise mises à sa disposition de manière visible, lisible et facilement accessible, et avant que la vente ne soit conclue.

En cas de vente à distance, le distributeur doit s'assurer que cette information est fournie à l'acheteur de manière visible, lisible et facilement accessible préalablement à la conclusion de la vente.

Les distributeurs et les points de collecte de proximité doivent mettre gratuitement à disposition des conteneurs ou bennes adaptés à la collecte des produits usagés, ainsi que les équipements de protection individuels associés.


Obligation de reprise des déchets : est-il possible de refuser ?

Refus du distributeur. Le distributeur peut refuser de reprendre le produit usagé qui, à la suite d'une contamination ou d'une mauvaise manipulation, présente un risque pour la sécurité et la santé du personnel chargé de la reprise. Il faut toutefois que les équipements de protection individuels conventionnels ou les moyens de conditionnement courants mis à disposition par les producteurs ou leur éco-organisme en ne permettent pas d'éviter ce risque.

Dans ce cas, le distributeur est tenu d'informer le détenteur du produit usagé refusé des solutions alternatives de reprise.

A retenir

Les distributeurs sont tenus de reprendre gratuitement certains déchets, notamment les équipements électriques et électroniques (cette obligation vaut pour les sites web). Dans le cadre de cette obligation, un distributeur doit informer clairement ses clients de ses droits et des modalités pratiques de reprise de ces déchets.

Pour un contenu personnalisé, inscrivez-vous gratuitement !
Déjà inscrit ? Connectez-vous
Une paie juste et optimisée avec l'intégration Lucca et Silae
Abonnez vous à la newsletter
Accéder à WebLexPro
Accéder à WeblexPro