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Installations classées (ICPE) : les démarches d’enregistrement

Date de mise à jour : 28/06/2021 Date de vérification le : 07/09/2023 11 minutes

Si vous exploitez une activité industrielle, vos bâtiments peuvent nécessiter un enregistrement préalable selon une procédure relativement stricte. Pourquoi ? Comment se déroule-t-elle ?

Rédigé par l'équipe WebLex.
Installations classées (ICPE) : les démarches d’enregistrement


Enregistrement de l’ICPE : une procédure stricte

Une obligation d’enregistrement. Il s’agit d’une procédure intermédiaire entre la procédure d’autorisation et celle de déclaration. Elle est également appelée procédure « d’autorisation simplifiée ».

Pour quelles activités ? Pour être enregistrée, l’installation doit présenter des dangers ou des inconvénients graves pour l’intérêt général (santé et salubrité publique, sécurité, respect du voisinage, etc.).

À noter. Il existe 3 types de réglementations :

  • la déclaration (c’est la procédure la plus simple qui concerne les activités les moins dangereuses) ;
  • l’enregistrement (ou l’autorisation simplifiée) ;
  • l’autorisation (procédure la plus lourde car les dangers sont plus importants).

Concrètement. La procédure d’enregistrement concerne uniquement les installations simples et standardisées implantées en dehors de zones sensibles sur le plan environnemental. A défaut, il faut soit suivre la procédure de l’autorisation préalable (en cas de dangerosité plus importante de l’exploitation), soit engager la procédure de la déclaration (en cas d’exploitation moins dangereuse).

Prescriptions générales. Pour pouvoir exploiter une ICPE relevant du régime de l’enregistrement, vous devez respecter des prescriptions générales qui sont fixées par différents arrêtés ministériels. Ces prescriptions générales prévoient notamment :

  • les conditions d'intégration du projet dans son environnement local ;
  • l'éloignement de l’installation des habitations, des immeubles habituellement occupés par des tiers, des établissements recevant du public, des cours d'eau, des voies de communication, des captages d'eau ou des zones destinées à l'habitation par des documents d'urbanisme opposables aux tiers.

Demande d’enregistrement. Vous devez effectuer une demande d’enregistrement (en 3 exemplaires, augmentés du nombre de communes concernées par votre projet) au Préfet du département dans lequel votre installation doit être implantée.

=> Consultez le modèle de demande d’enregistrement d’une ICPE ici

Contenu du dossier. Dans votre dossier, vous devez mentionner plusieurs informations, notamment :

  • l'emplacement sur lequel l'installation doit être réalisée ;
  • la description (succincte), la nature et le volume des activités que vous vous proposez d'exercer ainsi que la ou les rubriques de la nomenclature dont l'installation relève ;
  • des cartes et des plans ;
  • un document d’appréciation de votre projet avec l’affectation des sols prévus dans les communes concernées (ce document étant idéalement un certificat d’urbanisme) ;
  • vos capacités financières.

Attention. Votre dossier est mis à disposition du public : demandez, le cas échéant, à ce que certaines informations sensibles portant atteintes au secret industriel, commercial ou à la défense nationale restent confidentielles afin de protéger votre entreprise.

A noter. Pour être facilement accessible par le public, votre dossier est mis en ligne sur le site internet de la Préfecture.

Le saviez-vous ?

La demande d’enregistrement doit se faire au vu et au su de tous. À cet effet, un avis public est affiché à la Mairie de la commune où se trouvent vos bâtiments pendant 4 semaines et 1 exemplaire de votre demande d’enregistrement est envoyé par le Préfet à la Mairie.

Un avis public est également mis en ligne sur le site internet de la Préfecture et est publié dans 2 journaux diffusés dans le département concerné par votre installation.

Garanties financières. Pour que le Préfet puisse prononcer l’enregistrement, il faut que vous ayez garanti le respect des prescriptions générales et particulières et apporté des garanties techniques et financières suffisantes.

Le saviez-vous ?

Depuis le 10 octobre 2015, le seuil d’exigibilité de la garantie a été revu : il est passé de 75 000 € à 100 000 €. Ce rehaussement permet de dispenser les petites installations de l’obligation de fournir des garanties.

Pour rappel, les garanties ne couvrent pas les indemnisations dues par l’exploitant aux tiers qui pourraient subir un préjudice par fait de pollution ou d’accident causé par votre installation.

Procédure d’enregistrement. 1 des 3 exemplaires de la demande d’enregistrement est adressé à l’inspection des installations classées par le Préfet. Cette inspection va établir un rapport et peut faire des propositions de prescriptions. Si aucune proposition n’est faite, le Préfet peut prononcer l’enregistrement. Dans le cas contraire, l’avis du Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques est requis, allongeant par la même occasion le délai de la prise de décision.

La décision. Le Préfet a 5 mois à compter de la réception du dossier complet et régulier pour donner sa décision appelée « arrêté d’enregistrement » (voir ci-dessous). Il peut prolonger ce délai de 2 mois, par un arrêté motivé. Attention : en cas d’absence de réponse dans le délai de 5 mois sans qu’il y ait de prolongation, votre demande d’enregistrement est considérée comme refusée.

Soumission à la procédure d’autorisation. 3 critères non-cumulatifs peuvent conduire à ce que votre installation soit exceptionnellement soumise à la procédure d’autorisation, dans un délai de 30 jours suivant la fin de la consultation du public, à savoir :

  • la sensibilité environnementale au regard de la localisation du projet, qui porte principalement sur 2 aspects :
  •      o l’occupation des sols ;
  •      o l’examen des effets de l’installation vis-à-vis des zones naturelles sensibles et leur cohérence avec le périmètre concerné par votre installation ;
  • le cumul des incidences du projet avec celles d'autres projets d'installations, ouvrages ou travaux situés dans cette zone ;
  • l’importance de l'aménagement des prescriptions générales applicables à l'installation que vous souhaitez exploiter.

À noter. Lorsqu’il faut soumettre votre installation à la procédure d’autorisation, vous en êtes informé par le Préfet qui vous le notifie dans sa décision (qui est également rendue publique).


ICPE : les obligations postérieures à l’enregistrement

Un arrêté d’enregistrement. Une fois que le Préfet a reçu l’avis des conseils municipaux des communes impactées par votre installation, ce dernier va rendre un arrêté d’enregistrement.

Avec quelques réserves. Le Préfet peut assortir l’arrêté d’enregistrement de prescriptions particulières et décider de renforcer ou d’aménager les prescriptions générales.

À noter. Si vous prévoyez une exploitation pour une durée illimitée, le Préfet peut fixer une durée maximale d’exploitation et, le cas échéant, le volume maximal de produits stockés ou extraits. Ce sera le cas si une exploitation illimitée peut créer des dangers ou inconvénients inacceptables à cause de l’utilisation du sol ou du sous-sol du terrain.

Le saviez-vous ?

Si votre projet nécessite l’octroi d’un permis de construire, vous ne pouvez commencer les travaux qu’une fois que le Préfet aura pris l’arrêté d’enregistrement et ce même si le permis est accordé avant l’arrêté.

Prescriptions complémentaires. Si une fois l’exploitation de l’ICPE commencée, il apparaît malgré tout que l’intérêt général n’est pas garanti, le Préfet peut vous imposer de nouvelles prescriptions complémentaires à respecter impérativement.

À retenir

L’enregistrement est une procédure intermédiaire entre la déclaration et l’autorisation qui concerne les ICPE. Le Préfet a 5 mois (ou 7 mois en cas de prolongation) pour prendre sa décision en l’assortissant de prescriptions plus ou moins contraignantes après avoir consulté différents avis.
 

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Sources
  • Articles L 512-7 et suivants du Code de l’Environnement (ICPE soumises à enregistrement)
  • Article L 515-8 et suivants du Code de l’Environnement (servitude d’utilité publique)
  • Articles R 512-46-1 et suivants du Code de l’Environnement (réglementation de la procédure d’enregistrement)
  • Décret n° 2010-368 du 13 avril 2010 portant diverses dispositions relatives aux installations classées pour la protection de l'environnement et fixant la procédure d'enregistrement applicable à certaines de ces installations
  • Décret n° 2015-1250 du 7 octobre 2015 relatif aux garanties financières pour les installations classées pour la protection de l'environnement
  • Décret n° 2015-1614 du 9 décembre 2015 modifiant et simplifiant le régime des installations classées pour la protection de l'environnement et relatif à la prévention des risques
  • Ordonnance n° 2009-663 du 11 juin 2009 relative à l'enregistrement de certaines installations classées pour la protection de l'environnement
  • Circulaire du 22 septembre 2010 relative à la mise en œuvre du régime d'enregistrement de certaines catégories d’installations classées introduit par l’ordonnance n°2009-663 du 11 juin 2009
  • Arrêté du 24 septembre 2018 fixant les règles de calcul et les modalités de constitution des garanties financières prévues par l'article R. 516-2-I du code de l'environnement
  • Arrêté du 5 mai 2021 modifiant l'arrêté du 3 mars 2017 fixant le modèle national de demande d'enregistrement d'une installation classée pour la protection de l'environnement
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