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Gérer mes revenus fonciers

Optimisez la fiscalité appliquée à vos revenus fonciers

Date de mise à jour : 26/07/2023 Date de vérification le : 26/07/2023 13 minutes

Vous venez d’investir dans un appartement que vous allez mettre en location. Parce que le montant total de vos revenus fonciers le permet, vous êtes soumis au régime du « micro-foncier », qui s’avère effectivement d’une souplesse appréciable. Mais est-ce vraiment la meilleure solution ?

Rédigé par l'équipe WebLex.
Optimisez la fiscalité appliquée à vos revenus fonciers

Vous êtes soumis de plein droit au régime « micro-foncier »

Quel est le niveau de vos revenus fonciers ? Pour la majorité des propriétaires de biens immobiliers locatifs, le montant des revenus fonciers n’excède pas 15 000 € par an. Si c’est votre cas, vous relevez, de plein droit, du régime micro-foncier pour l’imposition de vos revenus locatifs (pour autant qu’il ne s’agisse pas de location de locaux meublés).

Régime « micro » : comment ça marche ? Ce régime se caractérise par son extrême simplicité : il vous suffit de porter sur votre déclaration de revenus le montant des loyers perçus, et l’administration fiscale déterminera elle-même le montant des revenus nets soumis à l’impôt en appliquant un abattement de 30 %. Cet abattement est censé représenter l’ensemble des charges de propriété.

Le saviez-vous ?

Si vous avez opté pour un dispositif de défiscalisation immobilière, ce régime ne peut pas s’appliquer, dans la mesure où le calcul des revenus suppose de tenir compte de déductions spécifiques : sont ici visés les (anciens) dispositifs Robien, Besson…, de même que les dispositifs Loi Malraux, monuments historiques, les dispositifs liés aux résidences de tourisme, etc.

Par contre vous pouvez appliquer ce régime micro-foncier si vous avez opté pour la défiscalisation « Scellier » ou « Duflot » (sauf les régimes dits « intermédiaires » qui permettent le bénéfice d’une déduction spécifique).

Pour information. Le régime micro-foncier est aussi susceptible de s’appliquer à un associé d’une SCI, non soumise à l’impôt sur les sociétés, qui donne en location un immeuble (non meublé), mais à la condition qu’il soit aussi, par ailleurs, directement propriétaire d’au moins un immeuble donné en location nue. Dans cette hypothèse, le seuil de 15 000 € est apprécié en tenant compte du montant du revenu brut annuel de la société (et non pas du revenu net, c’est-à-dire du revenu déterminé après prise en compte des charges foncières au niveau de la SCI) à proportion de sa participation au capital de la SCI.

Exemple. Ainsi, par exemple, un propriétaire-bailleur qui perçoit 9 000 € par an de loyer en direct et qui est associé d’une SCI dont le revenu brut correspondant à ses droits est de 7 000 €, ne pourra pas bénéficier du régime micro-foncier (même si le revenu net imposable déterminé par la société est inférieur à 6 000 €).


Une option pour le régime réel à étudier…

Régime « micro-foncier » : avantageux ? Avec ce mode de calcul de votre impôt, vous ne pouvez pas tenir compte des dépenses, frais et taxes normalement admises en déduction des revenus fonciers. Ce régime pourra donc être privilégié si le bien immobilier que vous mettez en location ne nécessite pas de dépenses de travaux d’entretien réguliers et est entièrement financé (vous n’avez peu ou plus d’emprunt à rembourser).

Pas nécessairement… Si ce n’est pas le cas, vous n’avez peut-être pas intérêt à conserver ce régime d’imposition : vous pourrez, en effet, diminuer le montant de votre impôt sur vos revenus locatifs si vous tenez compte de l’ensemble des charges effectivement admises en déduction.

Prenons un exemple. Un particulier est propriétaire de 2 studios mis en location à l’année, pour un montant de 400 € mensuels, charges non comprises. En imaginant que ces studios sont loués à l’année, le montant des revenus s’élève donc à 9 600 €. Cette année, ce propriétaire a effectué des dépenses de réfection des sols pour 1 500 € TTC sur un studio et a payé ses taxes foncières s’élevant respectivement à 380 € et 410 €. En outre, des emprunts sont encore en cours pour financer ses investissements, le montant des intérêts s’élevant respectivement à 1950 € et 1650 €.

  • vous conservez le bénéfice du régime micro-foncier : le montant de vos revenus imposables s’élève à 9 600 € - 30 % = 6 720 €

  • vous optez pour le régime réel : le montant de vos revenus s’élève à 3 710 €, selon le détail suivant :

    • Revenus fonciers = 9 600 €

    • Travaux = 1 500 €

    • Taxes foncières = 790 €

    • Intérêts d’emprunt = 3 600 €

    • Revenus fonciers imposables = 3 710 €

Concrètement. Si le montant de vos charges et dépenses excède 30 % du montant de vos loyers, posez-vous la question d’un changement de régime…

Le saviez-vous ?

Non seulement vous optimisez le montant de votre impôt sur le revenu, mais aussi celui des prélèvements sociaux (CSG, CRDS, prélèvement social, contribution additionnelle et prélèvement de solidarité, au taux global de 17,2 %).


Les conséquences de votre option pour le régime réel d’imposition

Comment opter ? C’est très simple : il vous suffit de compléter la déclaration spéciale n° 2044 servant à la détermination des revenus fonciers nets imposables. Attention : cette option est globale (elle vaut pour tous vos revenus locatifs) et s’applique obligatoirement pour une période de 3 ans pendant laquelle elle est irrévocable.

Dans quel délai ? En principe, l’option doit être faite dans le délai prévu pour le dépôt de la déclaration de revenus de la 1re année au titre de laquelle elle s’applique. Toutefois, dans une affaire opposant un propriétaire à l’administration fiscale sur cette question, le juge a indiqué qu’à défaut d’option dans le délai, il est possible de réparer cette omission au moyen d’une réclamation déposée dans le délai légal de 2 ans.

Le saviez-vous ?

L’option pour ce régime entraînera quelques contraintes, puisque, certes, vous devrez compléter une déclaration spéciale, mais vous aurez aussi l’obligation de justifier l’ensemble des charges déduites de vos revenus et de conserver les pièces justificatives (factures de travaux, tableau d’amortissement de vos emprunts, décomptes de charges de copropriété, etc.).

Que pourrez-vous déduire ? En vous plaçant sous ce régime réel, vous pourrez déduire l’ensemble des charges que la règlementation fiscale autorise, à savoir notamment :

  • les travaux d’entretien et de réparation ;

  • les travaux d’amélioration (uniquement pour les locaux d’habitation) ;

  • les provisions pour charges de copropriété ;

  • les frais de gestion ;

  • les primes d’assurance ;

  • les taxes foncières ;

  • les intérêts d’emprunt ;

  • etc.

Quant à un éventuel déficit foncier… Si le montant de vos charges foncières est plus important que celui de vos revenus locatifs, vous pourrez constater un déficit foncier, qui pourra s’imputer en partie sur votre revenu global. Bien entendu, si vous conservez l’application du régime « micro-foncier », vous n’aurez aucune possibilité de constater et d’utiliser un quelconque déficit foncier

A retenir

Avec le « micro-foncier », vos revenus imposables sont calculés en tenant d’un abattement global de 30 % : vos loyers sont donc imposés sur 70 % de leur montant.

Mais ce régime ne permet pas de tenir compte du montant réel de vos charges engagées dans le cadre de la gestion de votre bien locatif : vous ne pourrez pas déduire le coût des éventuels travaux, des intérêts d’emprunt, des primes d’assurance, de la taxe foncière, etc. Si le montant de ces charges dépasse 30 % du montant des loyers perçus, changez de régime d’imposition.

 

J'ai entendu dire

Comment faire pour renoncer à une option pour le régime réel ?

Vous pouvez renoncer à l’application du régime réel en reportant à nouveau le montant de vos revenus bruts sur votre déclaration de revenus. Mais attention, vous ne pourrez renoncer à cette option qu’à l’issue de la période de 3 ans.

Que se passe-t-il si, pendant l’année, le montant des revenus fonciers dépasse le seuil des 15 000 € ?


Dans ce cas, vous sortez automatiquement du régime micro-foncier pour l’année au cours de laquelle vos revenus fonciers excèdent le seuil des 15 000 €. Vous devrez alors obligatoirement remplir la déclaration spéciale no 2044 pour déterminer le montant net imposable de vos revenus fonciers.
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