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Quel mode d’amortissement retenir ?

Date de mise à jour : 10/05/2023 Date de vérification le : 10/05/2023 15 minutes

Par principe, un amortissement se calcule selon le système linéaire, mais il est possible d’opter pour un autre mode de calcul, qui repose sur un système dégressif. Seuls certains biens peuvent être amortis de manière dégressive : lesquels ? Lorsque c’est possible, pourquoi choisir l’amortissement dégressif plutôt que l’amortissement linéaire ?

Rédigé par l'équipe WebLex.
Quel mode d’amortissement retenir ?

Calculer vos amortissements : appliquer le système linéaire

C’est le système de droit commun. Le mode linéaire constitue le mode d’amortissement de droit commun et se caractérise par une grande simplicité, puisque les annuités d’amortissement sont constantes.

Comment le calculer ? En pratique, vous appliquez au prix de revient du bien amorti le taux déterminé en fonction de sa durée d’utilisation. Ainsi, par exemple, si vous achetez une nouvelle camionnette, sa durée d’utilisation étant estimée à 5 ans, vous appliquerez un taux d’amortissement de 20 % (soit 100 / 5). Si le prix de revient s’établit à 20 000 € hors taxes, votre annuité d’amortissement sera donc égale à 4 000 €, constatée au titre de l’exercice d’acquisition et des 4 exercices suivants.

Le point de départ de l’amortissement. Si, comme c’est généralement le cas en pratique, le bien est acheté en cours d’exercice, le point de départ correspond à sa date de mise en service. L’annuité est donc réduite prorata temporis, l’année de son acquisition. Pour le calcul de cette annuité, le prorata est calculé en jour d’utilisation (l’année comptant alors 360 jours). La dernière annuité sera, bien entendu, elle aussi réduite prorata temporis.

Exemple. La camionnette est achetée le 15 avril 2020 : votre 1ère annuité d’amortissement sera alors égale à 2 833 € (20 000 x 20 % x 255/360).


Calculer vos amortissements : appliquer le système dégressif

C’est un système dérogatoire. Plutôt que d’amortir linéairement les éléments d’actifs de l’entreprise, vous pouvez choisir un mode d’amortissement dégressif, qui permet de constater des annuités d’amortissements plus importantes au début qu’à la fin de la période d’amortissement. Mais ce ne sera possible que pour certains biens…

Pour quels biens ? Voici les biens amortissables selon le mode dégressif :

  • matériels et outillages utilisés pour des opérations industrielles de fabrication, de transformation ou de transport (matériels de travaux publics, matériels servant à l'irrigation par aspersion, etc.). En revanche les véhicules de tourisme sont exclus de l’amortissement dégressif, tout comme les canalisations servant à la distribution de l'eau, du gaz, du chauffage, de l'air comprimé ;
  • matériels de manutention (diables, chariots, transporteurs à galets ou aériens, ponts roulants, tapis roulants, monte-charge, électro-aimants de levage, treuils et palans électriques, monorails) ;
  • installations destinées à l'épuration des eaux et à l'assainissement de l'atmosphère (machines à vapeur, chaudières, brûleurs, grilles et appareils d'alimentation, appareils de chauffage, fours de boulangers démontables avec élévateur manuel) ;
  • installations productrices de vapeur, chaleur ou énergie ;
  • installations de sécurité (équipement d'extinction et de détection d'incendie, appareillage permettant la détection des vols et la protection contre le vol, etc.) ;
  • installations à caractère médico-social ;
  • machines de bureau, à l'exclusion des machines à écrire (machines à calculer, à timbrer, à facturer et à affranchir, caisses enregistreuses, standards téléphoniques numériques, autocommutateurs téléphoniques, etc.) ;
  • matériels et outillages utilisés à des opérations de recherche scientifique ou technique ;
  • installations de magasinage et de stockage sans que puissent y être compris les locaux servant à l'exploitation ;
  • immeubles et matériels des entreprises hôtelières : ne sont pas concernés les investissements réalisés par les propriétaires de terrains de camping qui, pour une part significative de leur superficie, proposent des emplacements nus pour l’accueil de tentes et de caravanes sans offrir de services accessoires ;
  • immeubles destinés à accueillir à titre exclusif des expositions et congrès et équipements affectés à ces mêmes immeubles ;
  • bâtiments industriels dont la durée normale d'utilisation n'excède pas 15 ans.

D'une manière générale, les biens qui n'entrent dans aucune des catégories indiquées ci-dessus ne peuvent pas bénéficier de l'amortissement dégressif, c’est le cas notamment : des distributeurs automatiques de bordereaux de pari mutuel, des escalators et travellators dont la destination normale est de faciliter la circulation des personnes à l'intérieur des magasins, ou encore des vitrines réfrigérées utilisées par les commerçants et qui sont destinées à la présentation commerciale des produits.

Le saviez-vous ?

Même s’ils sont éligibles à l’amortissement dégressif, vous ne pourrez pas utiliser ce mode d’amortissement pour les biens que vous avez acquis d’occasion et pour ceux dont la durée normale d'utilisation est inférieure à trois ans.

Comment le calculer ? L’amortissement se caractérise par le fait que vous appliquez un taux constant à la valeur résiduelle du bien à amortir. Il faut donc déterminer 2 composantes : le taux et la base de l’amortissement.

Un taux majoré. Le taux retenu pour le calcul de l’amortissement dégressif correspond au taux normalement retenu pour le calcul de l’amortissement linéaire auquel il faut appliquer un coefficient de majoration qui sera égal à :

  • 1,25 si la durée d’amortissement est de 3 ou 4 ans ;
  • 1,75 si la durée d’amortissement est de 5 ou 6 ans ;
  • 2,25 si la durée d’amortissement est supérieure à 6 ans.

Exemples. Voici un tableau détaillant les principaux taux retenus pour le calcul de l’amortissement dégressif (pour les biens acquis ou fabriqués depuis le 1er janvier 2010).
 


Durée d’utilisation
 


Taux linéaire


Coefficient applicable


Taux dégressif


3 ans
 


33,33 %


1,25


41,67 %


4 ans
 


25 %


1,25


31,25 %


5 ans
 


20 %


1,75


35 %


6 ans


16,67 %


1,75


29,17 %
 


10 ans
 


10 %


2,25


22,5 %


15 ans
 


6,67 %


2,25


15 %


20 ans


5 %


2,25


11,25 %
 

Une valeur résiduelle. Pour la première annuité, vous appliquez à la valeur d’origine du bien à amortir le taux d’amortissement dégressif, le point de départ de l’amortissement étant, ici, fixée au 1er jour du mois d’acquisition du bien (comme pour l’amortissement linéaire, une réduction prorata temporis est effectuée en cas d’acquisition du bien en cours d’année). Pour les annuités suivantes, vous appliquez ce taux à la valeur résiduelle comptable : cette valeur résiduelle est égale à la différence entre la valeur d’origine et le montant total des annuités précédentes.

Attention. Lorsque l’annuité dégressive d’amortissement devient inférieure à l’annuité correspondant au quotient de la valeur résiduelle par le nombre d’années restant à courir, vous retenez un amortissement égal à cette annuité.

Exemple. Votre entreprise acquiert une machine d’un montant de 7 500 €, amortissable sur 5 ans, le 15 avril 2023. Le taux d’amortissement linéaire étant égal à 20 % (100/5), le taux d’amortissement dégressif sera égal à 35 %. Voici le tableau d’amortissement correspondant à cette acquisition (on considère que l’exercice comptable correspond à l’année civile) :

  • Exercice 2023 : 7 500 € x 35 % x 9/12 = 1 969 € (valeur résiduelle = 5 531 €)
  • Exercice 2024 : 5 531 x 35 % = 1 936 € (valeur résiduelle = 3 595 €)
  • Exercice 2025 : 3 595 x 35 % = 1 258 € (valeur résiduelle = 2 337 €)
  • Exercice 2026 : 2 337 / 2 = 1 168 €
  • Exercice 2027 : 2 337 / 2 = 1 168 €

Remarque. L’annuité de l’exercice 2026 devrait être égale à 818 € (2 337 x 35%), mais cette valeur est inférieure au quotient de la valeur résiduelle par le nombre d’années restant à courir (1 168 €). Les deux dernières annuités sont donc égales à ce dernier montant.

Le saviez-vous ?

Comptablement, la part de l’amortissement qui excède l’amortissement linéaire sera constatée dans un compte de provision pour amortissement dérogatoire.


Calculer vos amortissements : quel système choisir ?

Une décision de gestion. Choisir, lorsque c’est possible, le mode dégressif plutôt que le mode linéaire constitue une décision de gestion, de sorte qu’une fois ce choix exercé, vous ne pourrez pas substituer rétroactivement un mode d’amortissement par un autre.

Pourquoi choisir le mode dégressif ? Il constitue, comme on l’a vu, un mode d’amortissement dérogatoire puisqu’il permet d’amortir le bien plus vite au début qu’à la fin de la période d’amortissement : il peut donc présenter un intérêt, notamment lorsque l’entreprise dégage des bénéfices d’exploitation, puisqu’au cours des premières années d’amortissement, les dotations déductibles du résultat imposable sont majorées.

Un avantage à connaître. Si l’entreprise devient déficitaire, elle aura la possibilité de différer régulièrement une fraction des amortissements : cette hypothèse concerne les biens pour lesquels les annuités d’amortissements sont, à un moment donné, supérieures aux annuités calculées selon le mode linéaire. En pratique, la différence entre l’annuité d’amortissement dégressif et l’annuité d’amortissement linéaire fait l’objet d’un différé : cette différence sera reportée et admise en déduction des premiers exercices suivants qui seront bénéficiaires (sans limitation de durée). Cette méthode peut permettre un ajustement des dotations d’amortissement.

A noter. Si vous différez régulièrement des amortissements dégressifs en période bénéficiaire, le montant différé pourra être réparti en totalité sur la durée restant à courir, par application du taux d'amortissement dégressif à la valeur résiduelle comptable.

Le saviez-vous ?

Cette possibilité suppose que soit respectée la règle de l’amortissement minimal obligatoire : cette règle impose que, dans tous les cas, la somme des amortissements effectivement pratiqués depuis l’achat ou la création du bien amorti ne peut être inférieure, à la clôture de chaque exercice, au montant des amortissements calculés selon le mode linéaire, et répartis sur la durée normale d’utilisation.

A retenir

Le mode linéaire suppose que vous constatez des annuités constantes tout au long de la période d’amortissement. Le mode dégressif permet, lui, d’optimiser votre résultat fiscal en constatant des annuités d’amortissement plus importantes les premières années d’amortissement.

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